« soupape », définition dans le dictionnaire Littré

soupape

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soupape

(sou-pa-p') s. f.
  • 1 Terme de mécanique. Espèce de couvercle placé sur une ouverture, de telle manière qu'il s'ouvre d'un côté, et que de l'autre, plus il est pressé, plus il bouche exactement l'ouverture.

    Particulièrement. Languette qui se lève dans une pompe pour donner passage à l'eau, et qui se referme pour empêcher que l'eau ne retourne au réservoir d'où elle était sortie. Les vaisseaux [du corps humain] ont leurs soupapes ou valvules, tournées en tous sens, Bossuet, Connaiss. IV, 2. L'homme en buvant offrait le principe de la théorie des pompes ; la découverte des valvules dans les veines enseignait l'usage des soupapes, Sennebier, Ess. art d'observ. t. III, p. 218.

    Soupape de sûreté d'une machine à vapeur, celle qui est destinée à laisser échapper la vapeur, en se levant d'elle-même, lorsque le degré de dilatation est tel que la chaudière éclaterait, si une issue n'était pas procurée.

    Fig. Il se dit de ce qui agit comme une soupape de sûreté et prévient les explosions politiques. La liberté de la presse est une soupape.

  • 2Les ballons et les soufflets ont leurs soupapes qui sont de petites languettes pour ouvrir ou fermer le passage au vent.
  • 3Ce qui dans l'orgue et d'autres instruments donne passage au vent et l'empêche de rentrer.
  • 4Tampon de forme conique qui sert à boucher le trou d'un réservoir par lequel l'eau peut aller dans les canaux. Lever la soupape pour faire aller les jets d'eau.
  • 5Rond de tôle mouvant dans l'intérieur d'un tuyau de poêle, empêchant l'air chaud de s'échapper.
  • 6 Terme de serrurerie. Pièce de fer montée à bascule, servant à fermer une ouverture quelconque.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si me tint, mais je li escape, Si li rendi tele sourpape (var. souspape), Que tout enviers l'ai abatu ; Jà l'eüsse trop bien batu, Baudouin de Condé, t. I, p. 172.

XVIe s. Cela ne se peut faire que la souspape de la gorge de l'homme (que les chirurgiens appellent la luette) ne joue comme celle des pompes, Palissy, 137. Aucuns se servent de seringues, soupapes, bassecules, etc… pour ramonter l'eau des puits, De Serres, 774.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. sopapo, soupape et coup sous le menton, de so, sous, et papo, partie charnue sous le menton. De même que sous-barbe, qui signifie coup sous le menton, a pris le nom de divers engins, de même soupape a servi figurément à désigner ce qui s'ouvre et se ferme ; on aperçoit même comment l'idée est venue de prendre le coup sous le menton, qui fait fermer la bouche, pour désigner le coup que reçoit la valvule, et la valvule elle-même.