« tenace », définition dans le dictionnaire Littré

tenace

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tenace

(te-na-s') adj.
  • 1 Terme de botanique. Il se dit des plantes qui s'attachent, s'accrochent. Une tige, une feuille tenace.
  • 2Qui s'attache à, pour ronger, serrer. L'intrépide lion dans un piége surpris S'irrite du danger, et de sa dent tenace Ronge, en grondant, la toile où lui-même s'enlace, Gilbert, le Poëte malh.
  • 3Il se dit d'un corps dont les parties adhèrent fortement les unes aux autres. Du chanvre très tenace. L'eau chaude et surtout bouillante peut prendre plus de sucre en dissolution que l'eau froide, et former un liquide plus épais, plus tenace que le sirop, Fourcroy, Conn. chim. t. VII, p. 165.

    Métal tenace, métal qui supporte une pression, un tiraillement considérable, sans se rompre. Quoique l'or soit le plus compacte et le plus tenace des métaux, il n'est néanmoins que peu élastique et peu sonore, Buffon, Min. t. IV, p. 256.

    Roche tenace, roche qu'on a de la peine à détacher, à casser.

  • 4Dont on ne peut se défaire, qu'on ne peut écarter, en parlant des personnes. Ce diable-là est furieusement tenace ; c'est celui qui possède ordinairement les femmes, quand elles ont le diable au corps, Regnard, Retour impr. sc. 13. Non, je ne vis jamais d'animal si tenace [un créancier], Regnard, le Joueur, III, 7. Ce fade médecin est un amant tenace, Et qui ne s'aperçoit jamais qu'il embarrasse, Legrand, Aveugle clair-voy. sc. 1. Reste encore un neveu, mais un neveu tenace, Collin D'Harleville, Vieux célib. I, 6.
  • 5 Fig. Qui est attaché opiniâtrément à ses idées, à ses prétentions. Homme tenace.

    Il se dit des choses. Préjugé tenace. On tient beaucoup aux choses dont on est continuellement occupé, témoin l'obstination tenace des mahométans et des juifs, et la facilité qu'ont de changer de religion les peuples barbares et sauvages, Montesquieu, Espr. XXV, 2.

    Avoir la mémoire tenace, ne point oublier ce qu'on a appris.

    Terme de jeux. Demeurer tenace, à l'hombre, avoir deux cartes, l'une inférieure et l'autre supérieure à la plus haute carte de l'adversaire, et cependant faire les deux levées, parce que l'adversaire doit jouer le premier.

  • 6 Fig. Qui ne donne qu'avec peine, avare. Sa fille est riche ; mais l'oncle, qui est tuteur, est tenace, Dancourt, Vert-galant, sc. 3.

    Il est d'une humeur fort tenace, on ne saurait en rien tirer.

HISTORIQUE

XVIe s. La pituite se rendant plus tenace et visqueuse, Paré, xx, 27. C'est une maladie [l'absence d'un bon jugement] qui n'est jamais où elle se veoid ; elle est bien tenace et forte, Montaigne, III, 64.

ÉTYMOLOGIE

Lat. tenacem, de tenere, tenir.