« temporiser », définition dans le dictionnaire Littré

temporiser

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temporiser

(tan-po-ri-zé) v. n.
  • Différer, dans l'attente d'un temps. plus favorable. L'habitude que je me fais de temporiser et de ne jamais rien conclure, Bourdaloue, Myst. Épiphanie, t. I, p. 102. Lorsqu'on désire, on se rend à discrétion à celui de qui l'on espère ; est-on sûr d'avoir, on temporise, on parlemente, on capitule, La Bruyère, XI. Personne n'ignore qu'il [Philippe de Valois à Crécy] pouvait, en temporisant, prendre toute l'armée anglaise par famine, Voltaire, Mœurs, 76. Tandis que les conjurés de Pison temporisent entre l'espérance et la crainte, la conjuration se découvre et ils périssent tous, Diderot, Cl. et Nér. I, 111.

    Il se conjugue avec le verbe avoir.

HISTORIQUE

XVe s. Et par le contraire, ceulx qui sçavent dissimuler sont prisez et temporisent ès cours plus que autres gens, Chartier, le Curial. Je tien que ce seroit le plus glorieux royaume qui temporisast soubz les nues, nonobstant que au gré de tous ne soit mie gouvernée la chose publique, Christine de Pisan, Charles V, II, 15. Et sembloit qu'elle voulust temporiser et attendre ce qu'il seroit encore de l'adventure dudit duc [la défaite de Granson], Commines, v, 2.

XVIe s. Mais si le fat vieillissant temporise Jusqu'à porter au menton barbe grise, Ronsard, Élégie 32. Qu'il [le duc de Guise à la bataille de Dreux] ne se peult excuser d'avoir faict alte et temporisé avecques les forces qu'il commandoit…, Montaigne, I, 342. Mulei-Mohameth et ses conseillers tendoient à temporiser près de l'Arache, D'Aubigné, Hist. II, 391.

ÉTYMOLOGIE

Dérivé du lat. tempus, temporis, temps ; ital. temporeggiare.