« timon », définition dans le dictionnaire Littré

timon

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

timon

(ti-mon) s. m.
  • 1Pièce de bois longue, fixée au milieu de la volée d'une voiture, et par l'intermédiaire de laquelle les chevaux retiennent, font reculer la voiture et soutiennent le poids de la partie antérieure. Le timon s'est brisé. On sait que l'usage de donner plusieurs timons à un char était fréquent chez les anciens, surtout dans les quadriges, Quatr. de Quincy, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 386.

    Fig. Il faut que M. de la Garde ait de bonnes raisons pour se porter à l'extrémité de s'atteler avec quelqu'un [se marier]… mais enfin il faut venir au timon et se mettre sous le joug comme les autres, Sévigné, 17 mai 1676.

    Timon d'une charrue, longue pièce de bois en forme de timon à laquelle sont attelés les bœufs ou les chevaux. De huit pieds en avant que le timon s'étende, Delille, Géorg. I.

  • 2 Terme de marine. D'abord la barre du gouvernail, puis, par extension, le gouvernail lui-même. Telle qu'un vaisseau sans timon, Le jouet des fureurs de l'onde, Corneille, Imit. I, 13. Comme nous voulûmes partir [de Zante], nous ne trouvions pas l'émir [le douanier], pour nous rendre notre timon [le chef de la douane avait fait enlever le gouvernail du navire, pour qu'il ne pût quitter le port sans avoir acquitté les droits], Spon, Voy. d'Italie, t. II, p. 27.
  • 3 Fig. Direction de ce qui est comparé à un navire. Il veut tenir tout seul le timon des affaires, Tristan, M. de Chrispe, IV, 1. …Ces rois nés valets de leurs propres ministres, Et qui, jamais en main ne prenant le timon, Aux exploits de leur temps ne prêtaient que leur nom, Boileau, Épît. VIII. Ai-je mis dans sa main le timon de l'État Pour le conduire au gré du peuple et du sénat ? Racine, Brit. I, 1. Le duc de Lerme ne tient plus le timon de la monarchie, Lesage, Est. Gonz. 34.

HISTORIQUE

XVIe s. Une couple de chevaulx attelez à mesme timon, Montaigne, I, 183. Aussi facilement que le timon faict retourner la navire, Montaigne, II, 195. [L'esprit humain] un esclair celeste auquel Dieu a donné la raison comme un timon animé pour le mouvoir avec reigle et mesure, Charron, Sagesse, I, 15.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. timo ; espagn. timon ; ital. timone ; du lat. temonem, timon.