« tousser », définition dans le dictionnaire Littré

tousser

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

tousser

(tou-sé) v. n.
  • 1Faire l'effort et le bruit que cause la toux. Votre fluxion ne vous sied point mal, et vous avez grâce à tousser, Molière, l'Av. II, 6. Quand sur une personne on prétend se régler, C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressembler, Et ce n'est point du tout la prendre pour modèle, Ma sœur, que de tousser et de cracher comme elle, Molière, F. sav I, 1. Il se moucha, cracha, toussa, Puis en ces mots il commença, Chapelle Et Bachaumont, Voyage. Vineuil est bien vieilli, bien toussant et bien crachant, et dévot, mais toujours de l'esprit, Sévigné, 17 sept. 1675. Je crois qu'on tousse par tout le royaume ; nous toussons beaucoup sur la frontière ; c'est une épidémie, Voltaire, Lett. d'Argental, 17 mars 1765. Il faisait consister sa gloire à savoir et à raconter avec précision comment Fontenelle toussait et crachait, Grimm, Corresp. t. I, p. 74.

    Substantivement. Tous les marchers, toussers… [sont différents], Pascal, Pens. XXV, 63, édit. HAVET.

  • 2Faire ce même bruit à dessein. Ayant toussé pour se nettoyer la voix, il commença par ces vers, La Fontaine, Psyché, I, p. 22. Puis tousserez afin de m'avertir ; Mais haut et clair, et plutôt deux fois qu'une, La Fontaine, Savetier.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

REMARQUE

On a dit toussir encore au commencement du XVIIe siècle : Sans oser ni cracher ni toussir ni s'asseoir, Régnier, Sat. IV.

HISTORIQUE

XIIIe s. Nuns [nul] ne me tent, nuns ne me baille ; Je touz de froit, de fain baaille ; Dont je suis mors et maubailliz, Rutebeuf, 3.

XIVe s. Comme homme menjue et veult parler, des lors il tout continuelment, duc à tant que ce qui est entré en la voie de l'air soit debouté hors, H. de Mondeville, f° 18, verso.

XVIe s. Pour obvier à ce [la révolte des Génois], le roy leur avoit laissé dedans leur ville si forte main armée, qu'ils n'eussent osé toussir, Jean D'Auton, Ann. de Louis XII, p. 247, dans LACURNE. Et parce que ilz dormoyent la gueulle baye et ouverte, il leur remplit de sel le gousier, tant que ces paoures haires toussissoyent comme regnardz, Rabelais, Pant. II, 28. La hargne [hernie] leur vient du grand effort qu'ils font par leur crier et toussir, Paré, VI, 15. Le patient crachera le sang, et n'aura cesse de tousser, Paré, VIII, 30.

ÉTYMOLOGIE

Génev. picard et Berry, toussir ; bourguig. et wallon, tossé ; provenç. et portug. tossir ; espagn. toser ; ital. tossire ; du lat. tussire, dénominatif de tussis.