« volubilité », définition dans le dictionnaire Littré

volubilité

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volubilité

(vo-lu-bi-li-té) s. f.
  • 1Facilité de se mouvoir ou d'être mû en rond. Cela tourne avec une grande volubilité.
  • 2La volubilité de la langue, la facilite de la langue à se mouvoir de çà et de là. La volubilité de la langue dispose la voix à la vivacité des roulements, Comte de Caylus, Œuvr. t. XII, p. 150.

    Fig. Volubilité de langue, ou, absolument, volubilité, habitude de parler trop et trop vite. Tout ce que j'ai pu comprendre de la volubilité de son discours, c'est qu'il faut renoncer à Léonor, Regnard, la Sérén. sc. v. Les paroles ne lui coûtaient rien ; quelle volubilité de langue ! Lesage, Gil Bl. III, 10. Sa volubilité, qui n'a point de pareille, Est un torrent qui part et ravage l'oreille, Boissy, Babillard, sc. IV.

  • 3 Fig. Articulation nette et rapide. Parler avec volubilité.

    Volubilité de discours, langage, style qui marche rondement. Il [Homère dans l'Odyssée] n'a plus cette même force, et, s'il faut ainsi parler, cette même volubilité de discours, Boileau, Longin, Sublime, VII.

  • 4 Fig. Facilité, propension au changement, en parlant de l'esprit, du cœur. Rien n'arrête la volubilité de notre esprit, Pascal, Pens. XXIV, 34, éd. HAVET. Cassien conserve toujours dans les plus parfaits contemplatifs ce qu'il appelle volutatio cordis, c'est-à-dire la succession et la volubilité des pensées et des mouvements du cœur, Bossuet, Ét. d'orais. VI, 43. Ils [les doutes] croissent, ils diminuent, ils s'éclipsent, ils reparaissent, ils sont dans la même volubilité et toujours dans le même degré que leurs passions [des incrédules], Massillon, Carême, Doutes sur la relig.

HISTORIQUE

XVIe s. Pour la volubilité et soupplesse de nostre ame, les plus foibles [passions, penchants] par occasion regaignent encores la place, Montaigne, I, 269. Cette contrarieté et volubilité d'opinion si soubdaine qu'ils nous feignent, sent pour moy au miracle, Montaigne, I, 397. Contradictions où ils se treuvent empestrez par la volubilité et incomprehensibilité de toute matiere, Montaigne, II, 241.

ÉTYMOLOGIE

Ital. volubilità, du lat. volubilitatem, de volubilis (voy. VOLUBILE).