« époux », définition dans le dictionnaire Littré

époux

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

époux, ouse

(é-pou, pou-z' ; l'x se lie : un é-pou-z aimable) s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui a épousé, qui est conjoint par mariage. Bien plus que l'on ne croit le nom d'époux engage, Et l'amour est souvent un fruit du mariage, Molière, Sganarelle, 1. La perte d'un époux ne va pas sans soupir, La Fontaine, Fabl. VI, 21. L'hymen déplaît toujours quand l'époux ne plaît pas, Quinault, Astrate, II, 2. Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont prendre la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent mon époux pour le désabuser, Racine, Phèd. III, 3. Quoi ! déjà de Titus épouse en espérance, Racine, Bérén. I, 1. Elle ne prendra pour époux qu'un homme qui craigne les dieux, Fénelon, Tél. XXII. Penses-tu que je sois moins épouse que mère ? Voltaire, Orphel. IV, 6.
  • 2Dans le langage mystique. Le céleste époux, l'époux de l'Église, Jésus-Christ. Ô mort ! quand viendras-tu me donner le baiser de l'époux ? Fénelon, t. XVIII, p. 156.

    L'épouse de Jésus-Christ, l'Église.

    Les épouses de Jésus-Christ, les religieuses. Belzunce, illustre par les prodiges qu'il fit dans le temps de la peste, et après par le refus de l'évêché de Laon pour ne pas quitter sa première épouse [Marseille son premier diocèse], Saint-Simon, 224, 9.

  • 3 S. m. plur. Les époux, le mari et la femme, les gens mariés. Deux jeunes époux.

REMARQUE

C'est une faute contre le bon usage que de dire, dans le langage familier, époux pour mari et épouse pour femme. Dites : ma femme est malade, et non mon épouse est malade. Cette nuance est signalée dans Molière quand don Juan dit à M. Dimanche : Comment se porte Mme Dimanche, votre épouse ? … c'est une brave femme (Festin, IV, 3) ; et, dans Lesage, quand Mme Jacob dit : Il fait bien pis, le dénaturé qu'il est ! il m'a défendu l'entrée de sa maison, et il n'a pas le cœur d'employer mon époux (Turc. IV, 12).

HISTORIQUE

XIe s. Qui altri espouse purgist [prît], Lois de Guill. 14.

XIIe s. Porquant [il] ne mist pas en obli La grant amor qu'il out od lui [elle] ; S'espose en fist ; si fist mult bien, Benoit de Sainte-Maure, II, 7964. E li espos venoit, e si ami, e si frere, od tambors e oz estrumenz, Machab. I, 9. Li reis Henris li vielz les espuses preneit, E à lur dreiz espus del tut les defendeit, Th. le mart. 93. Lai [laisse] saint iglise aveir ses decrez e ses leis ; Ele est espuse Deu, qui est sire des reis, ib. 29. Et lur poesté prenent li rei de saint iglise : Mais el n'a pas la sue de nul des vostres prise, Fors de Deu sun espus…, ib. 79.

XIVe s. Nous ottroions à Ysabeau, notre fame et nostre espouse, nostre chastel, Du Cange, avenius.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espos ; espagn. et portug. esposo ; ital. sposo ; du lat. sponsus, de spondere, promettre, fiancer ; grec, σπένδειν, au propre, verser et, par suite, faire des libations, promettre solennellement, vu qu'en promettant on faisait des libations aux dieux.