« contempler », définition dans le dictionnaire Littré

contempler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

contempler

(kon-tan-plé) v. a.
  • 1Considérer attentivement, avec amour ou admiration. Le peuple qui vous voit, la cour qui vous contemple, Vous désobéiraient sur votre propre exemple, Corneille, Nicom. II, 2. Il tremblera dans la vue de ces merveilles, et je crois que, sa curiosité se changeant en admiration, il sera plus disposé à les contempler en silence qu'à les rechercher avec présomption, Pascal, Pensées, part. 1, art. 4. [Moi] Qui, des faibles mortels déplorant les naufrages, Pensais toujours du bord contempler les orages, Racine, Phèd. II, 2. Quel plaisir de vous voir et de vous contempler Dans ce nouvel éclat dont je vous vois briller ! Racine, Iphig. II, 2. Seigneur, je n'ai jamais contemplé qu'avec crainte L'auguste majesté sur votre front empreinte, Racine, Esth. II, 7. Chacun veut contempler son auguste visage, Voltaire, Mérope, V, 8. Plus philosophe que Démocrite, il se contentait de voir le ridicule de ses contemporains, et ne daignait pas en rire : on eût dit qu'il contemplait de la planète de Saturne cette terre que nous habitons, D'Alembert, Éloges, Terrasson. Et que ses yeux mourants contemplaient son vainqueur, Delille, Énéide, X.
  • 2Examiner par la pensée. Contempler les choses divines. Plus je vois mes défauts et plus je vous contemple, Plus j'admire…, Corneille, Poly. II, 4. J'ai peine à contempler son grand cœur dans ces dernières épreuves, Bossuet, Reine d'Anglet. Dieu veut-il qu'à toute heure on prie, on le contemple ? Racine, Athal. II, 7. D'un œil plus recueilli contemplant ma fortune, Voltaire, Zaïre, IV, 2.

    Absolument. Passer sa vie à contempler, à méditer. Souvent vous raisonnez, lorsque nous contemplons, Delille, Parad. perdu, V.

  • 3Se contempler, v. réfl. Tourner la contemplation sur soi-même. Pour vous mieux contempler, demeurez au désert ; Ainsi parla le solitaire ; Il fut cru, l'on suivit ce conseil salutaire, La Fontaine, Fabl. XII, 27.

    Se contempler l'un l'autre. Ils se contemplaient en silence.

HISTORIQUE

XVIe s. Après qu'il eut le tout bien contemplé, il ne se laissa eschapper de la bouche pas une parole insolente, Amyot, Marcel. 50. Ce qu'il faisoit aux champs n'estoit plus que pour plaisir, et pour contempler et apprendre tousjours quelque chose de la nature, Amyot, Caton, 52. Plusieurs ont eu ceste opinion, que le contempler estoit seulement propre aux philosophes, Lanoue, 527. Et entre ceux-ci s'en trouve aucuns, qui ordinairement ne contemplent que dans leurs coffres, Lanoue, 532. Après que les deux troupes se furent contemplées demi heure, chacun desireux de voir l'un son frere…, Lanoue, 557.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. contemplar ; ital. contemplare ; du latin contemplari, contempler.