« oblique », définition dans le dictionnaire Littré

oblique

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

oblique

(o-bli-k') adj.
  • 1Qui n'est pas droit ou perpendiculaire. Il [Salomon] fit au temple des fenêtres obliques, Sacy, Bible, Rois, III, VI, 4. Par les détours étroits d'une barrière oblique, Ils gagnent les degrés et le perron antique, Boileau, Lutr. V. Sa démarche [du maki] est oblique, comme celle de tous les animaux qui ont quatre mains au lieu de quatre pieds, Buffon, Quadrup. t. VI, p. 156. Il est nécessaire qu'une impulsion, dès qu'elle est oblique à la surface d'un corps, donne à ce corps un mouvement de rotation, Buffon, Hist. nat. Preuv. théor. terre, Œuvr. t. I, p. 219. Et, déployant les voiles, D'un souffle plus oblique il fait enfler leurs toiles, Delille, Én. V. Le roc frais et sombre, D'où parmi le cresson et l'humide gravier La naïade se fraie un oblique sentier, Chénier, Fragments.

    S. f. Terme de géométrie. Une oblique, une ligne oblique, par opposition à perpendiculaire.

  • 2 Terme d'astronomie. Sphère oblique, celle dans laquelle l'un des pôles est élevé au-dessus de l'horizon, et l'autre abaissé au-dessous, de façon que l'équateur et tous les parallèles sont obliques à l'horizon.

    Ascension oblique, le degré de l'équateur qui monte sur l'horizon de la sphère oblique en même qu'un degré du zodiaque.

    En gnomonique, un plan qui incline sur l'horizon se nomme un plan oblique.

    Cercle oblique (en parlant du soleil), l'écliptique. De son oblique cercle arracher le soleil, Rotrou, Herc. mour. II, 2.

  • 3 Terme militaire. Ordre oblique, ordre de bataille dans lequel on présente à l'ennemi une aile en refusant l'autre.

    Pas oblique, celui d'une troupe qui marche sur une ligne diagonale, supposée tirée du point d'où elle part à celui où elle tend, de manière que le front reste toujours parallèle à lui-même.

    Feux obliques, feux dirigés à droite ou à gauche, au lieu d'être directs.

    Terme de commandement militaire. Oblique à gauche ! Oblique à droite !

  • 4 Terme de marine. Se dit de la marche d'un vaisseau qui, courant sous quelque rumb intermédiaire entre les points cardinaux, fait un angle avec le méridien, et change à chaque instant de latitude et de longitude.

    Un vaisseau fait des routes obliques, a le vent oblique, lorsqu'il a le vent contraire pour suivre sa droite, et qu'il est obligé de courir des bordées.

    Port oblique, celui qui dépend d'un chef-lieu d'arrondissement, et où les ordres généraux sont transmis ou donnés par le préfet maritime.

  • 5 Terme d'anatomie. Nom donné à différents muscles.

    Oblique externe ou grand oblique de l'abdomen, muscle placé sur les parties latérale et antérieure du ventre.

    Oblique interne ou petit oblique de l'abdomen, muscle situé sous le précédent.

    Oblique inférieur ou petit oblique de l'œil, muscle qui se porte au côté externe de l'œil.

    Oblique supérieur ou grand oblique de l'œil, muscle qui va s'attacher vers la face supérieure du globe de l'œil.

    Oblique inférieur ou grand oblique de la tête, muscle étendu de l'apophyse épineuse de l'axis au sommet de l'apophyse transverse de l'atlas.

  • 6 Terme de botanique. Se dit d'une partie qui s'écarte, ou du plan de l'horizon ou de l'axe de la plante

    Racine oblique, racine qui s'écarte de la verticale.

    Terme de jardinage. Arbre oblique, arbre formant sur le mur de l'espalier une seule tige palissée sur un angle de 45 degrés.

  • 7 Fig. Qui manque de droiture, de franchise, en parlant des personnes. Un homme oblique.

    Il se dit aussi des choses. Conduite oblique. Quel homme est jamais moins entré dans les voies obliques des passions et des intérêts que celui que nous regrettons ? Fléchier, Duc. de Mont.

  • 8Indirect, détourné. Une louange oblique. Une accusation oblique. Tâchons pourtant d'user de quelque terme oblique Pour nous accommoder à cet homme des champs, Scarron, D. Japhet d'Arm. I, 2.
  • 9 Terme de grammaire. Cas obliques, l'un quelconque des cas de la déclinaison latine ou grecque, excepté le nominatif, le vocatif et l'accusatif, qui sont dits cas directs, les premiers exprimant des rapports directs, les seconds exprimant des rapports indirects.

    Modes obliques, ceux qui ne peuvent servir qu'à énoncer une proposition subordonnée, tels que le subjonctif et le conditionnel.

    Propositions obliques, les propositions subordonnées qui sont énoncées par ces modes.

    Harangue oblique, celle où l'on rapporte les pensées d'un orateur, au lieu de le faire parler lui-même. Je rends obliques des harangues directes, Perrot D'Ablancourt, César, préface.

HISTORIQUE

XIVe s. Elle fist tourner son char à dextre par une voie oblique, Bercheure, f° 23, verso. Leurs mots sont divers et obliques, Et sentences paraboliques, l'Alch. à nat. 177.

XVe s. Par aucune voie directe ni oblique, Froissart, II, II, 241.

XVIe s. Tous les poursuivans taschoient à y parvenir par menées et voyes obliques, Amyot, Caton, 33. Que sera-ce, si le cœur a esté pervers et oblique, et qu'il n'ait rien moins cherché que droiture ? Calvin, Instit. 210. Les muscles obliques ascendans et descendans, Paré, I, 11.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. oblic ; esp. et ital. obliquo ; du lat. obliquus, de ob, et liquis, vieux mot signifiant oblique. Comparez licinus bos, bœuf qui a les cornes courbées en avant, luxus, déjeté, luscus, louche, λόξος, oblique.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

OBLIQUE. Ajoutez :
10En oblique, dans une direction oblique. La route [de La Chapelle à Saint-Denis] sera couverte en oblique par ce pont de trois travées, dont la principale aura 35 mètres de portée, Journ. offic. 10 fév. 1876, p. 1146, 1re col.