« pompeux », définition dans le dictionnaire Littré

pompeux

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

pompeux, euse

(pon-peû, peû-z') adj.
  • 1Qui a de la pompe. Ont-ils [les rois] perdu l'esprit, ce n'est plus que poussière Que cette majesté si pompeuse et si fière, Malherbe, I, 3. Enfin ce jour pompeux, cet heureux jour nous luit, Corneille, Rodog. I, 1. Le pompeux appareil qui suit ici vos pas, Racine, Andr. I, 1. Je vois l'ordre pompeux de ses cérémonies [de Jéhovah], Racine, Ath. II, 7.

    Il se dit aussi des personnes ou des objets personnifiés. On le verra bientôt, pompeux en cette ville, Marcher encor chargé des dépouilles d'autrui, Boileau, Sat. I. Soudain, de monts en monts s'élançant vers les cieux, Le pompeux Saint-Gothard apparaît à mes yeux, Delille, Passage du Saint-Gothard.

  • 2 Par analogie, qui a le caractère de la pompe et de la magnificence. Titres vains et pompeux. L'orgueil de la vie, qui dans les hommes du monde en fait tout le soutien, nous impose par de pompeuses vanités, Bossuet, Méd. sur l'Év. la Cène, 90e jour. Si elle avait été plus fortunée, son histoire serait plus pompeuse, Bossuet, Reine d'Anglet.
  • 3 Fig. Qui est exprimé en termes pleins de pompe. Pour le style, il est plus élevé en ce poëme qu'en aucun des miens, et ce sont sans contredit les vers les plus pompeux que j'aie faits ; la gloire n'en est pas tout à moi, j'ai traduit de Lucain tout ce que j'y ai trouvé de propre à mon sujet, Corneille, Pomp. Exam. Le prince de Condé ne sait ce que c'est que de prononcer de ces pompeuses sentences, et, dans la mort comme dans la vie, la vérité fit toujours toute sa grandeur, Bossuet, Louis de Bourbon. Le siècle fortuné Qui, rendu plus fameux par tes illustres veilles, Vit naître sous ta main ces pompeuses merveilles, Boileau, Ép. VII, à Racine.

    Qui s'exprime en termes pleins de pompe. Soyez riche et pompeux dans vos descriptions, Boileau, Art p. III. La tragédie, qui est naturellement pompeuse et magnifique, Boileau, Longin, Sublime, chap. 2.

    Des éloges pompeux, de très grands éloges. La patrie de Minos, dont l'archevêque Fénelon fait un si pompeux éloge dans son Télémaque, Voltaire, Dict. phil. Ventres paresseux.

    Pompeux galimatias, amas de grands mots, de belles paroles qui ne signifient rien.

    Pompeux solécisme, pompeux barbarisme, locution qui paraît brillante, mais qui pèche contre la grammaire, contre la langue. Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme, Boileau, Art p. I.

    S. m. Le pompeux, le caractère pompeux du style. Il est des gens de qui l'esprit guindé, Sous un front jamais déridé, Ne souffre, n'approuve et n'estime Que le pompeux et le sublime, Perrault, Peau d'âne, Préambule.

HISTORIQUE

XIVe s. Hommes pompeus et en faiz et en diz, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVe s. Et estoit fort pompeux en habillemens et en toutes autres choses, Commines, V, 9.

XVIe s. Tant fut pompeux en ses armes le roy, Qu'on lui donnoit immortelles louenges, Marot, J. V, 97. Lors Jupiter pompeux de majesté…, Ronsard, 595.

ÉTYMOLOGIE

Lat. pomposus, de pompa, pompe 1.