« étourdi.2 », définition dans le dictionnaire Littré

étourdi

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

étourdi, ie [2]

(é-tour-di, die) adj.
  • 1Qui agit sans réflexion, sans prendre garde à ce qu'il fait. Et puis, il faut écrire avec tant de retenue, qu'étourdi comme je suis, je ne prends jamais la plume, que je ne tremble de peur d'en trop dire, Voiture, Lett. 21. Des enfants étourdis viennent les hommes vulgaires ; je ne connais pas d'observation plus générale et plus certaine que celle-là, Rousseau, Ém. II.

    Être étourdi comme un hanneton, comme le premier coup de matines, c'est-à-dire être fort étourdi. Plus étourdi de peur que n'est un hanneton, Régnier, Sat. X. (locution tirée de ce que, quand on touche un hanneton volant, il tombe).

    Il n'a été ni fou ni étourdi, se dit de quelqu'un qui a su se tirer d'affaire dans quelque désordre, dans quelque embarras, qui a su profiter de quelque chose d'imprévu.

    Il se dit aussi des choses. Une action étourdie. Je n'approuverais pas ce début étourdi, Si vous aviez affaire à quelqu'un d'estimable, Gresset, Méchant, II, 7.

  • 2 Substantivement. L'étourdi ne calcule rien. Voyez cette étourdie. Il entra en étourdi dans la chambre où on lui avait dit qu'était M. de la Garouffière, Scarron, Rom. com. II, 15.
  • 3À l'étourdie, loc. adv. Étourdiment. Les barbares coururent sur lui à l'étourdie, Vaugelas, Q. C. IX, 5. Entre les pattes d'un lion Un rat sortit de terre assez à l'étourdie, La Fontaine, Fabl. II, 11.

SYNONYME

ÉTOURDI, ÉCERVELÉ. Celui qui est étourdi est léger, inattentif ; celui qui est écervelé n'a pas de cervelle et est sans raison. Écervelé est donc un défaut beaucoup plus grave que étourdi.

HISTORIQUE

XIVe s. Là commença bataille d'estourdie façon ; Maint chevalier verserent adont jus de l'arçon, Guesclin. 14709.

XVe s. Si n'est ne chaud ne hastif pour leur courir sus à l'estourdie, ains attend lieu et temps convenable, Boucic. IV, 4. Lors viendrez-vous soubdainement à l'estourdy frapper sur eulx, Rec. de farces, p. 297.

XVIe s. Les absurdes mouvements escervelez et estourdis de quoy l'amour a agité ces hommes graves, Montaigne, III, 358. Cette perte leur estoit advenue par la temerité et nonchalance estourdie de leur capitaine, Amyot, Fabius, 9. Bien vaillant homme de sa personne, mais au demourant estourdy et leger, Amyot, Pélop. 26.

ÉTYMOLOGIE

Étourdi 1 ; bourguig. étodi.