« étui », définition dans le dictionnaire Littré

étui

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

étui

(é-tui) s. m.
  • 1Sorte de boîte disposée de façon que les choses qu'on y veut placer y soient étroitement serrées. Étui de chapeau ou à chapeau. Étui de harpe. De son étui la couronne est tirée ; Dans une chartre un dragon la gardait, La Fontaine, Fabl. VI, 6.

    Étui de mathématique, boîte contenant des instruments de mathématique.

    C'est un visage à étui, se dit d'un visage fort laid qu'il faut cacher comme dans un étui.

  • 2Petit meuble de poche cylindrique où l'on enferme des aiguilles.
  • 3 Fig. Lieu étroit. Et moi, non sans bosse à la tête, Avec quelques secours d'autrui, Je sors de mon maudit étui, Rousseau, Lett. à Lafosse.

    Le corps, considéré comme un étui pour l'âme. Mes maladies augmentent tous les jours ; la nature s'est avisée de faire à mon âme un très mauvais étui, Voltaire, Lett. Albergati, 7 mars 1760. La nature a donné à mon âme un étui très faible et très mauvais, qui ne peut guère soutenir, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, le voisinage des Alpes et des inondations de neige, Voltaire, Lett. à M. Colini, 26 janv. 1778.

    En un autre sens, enveloppe trompeuse. Je ne pus me refuser cette malice à cet étui de sage de la Grèce et de citoyen romain, Saint-Simon, 454, 133.

  • 4Abusivement, étui pour gaîne qui est le mot propre pour les choses tranchantes. Déjà trois fois hors de l'étui… Les lames des poignards ont lui, Hugo, Orient. X.
  • 5 Terme d'entomologie. Fourreau qui loge le dard des hyménoptères.

    Terme d'anatomie. L'hippocampe, la partie supérieure de la portion sphénoïdale du ventricule latéral du cerveau.

  • 6 Terme de marine. Enveloppe, en toile peinte, des voiles de rechange.
  • 7 Terme de pêche. Baquet couvert, long et étroit, qui sert à renfermer le poisson dans le bateau.

HISTORIQUE

XIIe s. E puis les portad l'um là où l'um soleit les armes en estui guarder, Rois, p. 296.

XIIIe s. Dix gelines pris sans faillie ; Les cinc en ai mengies hui, Et les autres mis en estui, Ren. 10548.

XIVe s. Un grant estuy de cuir boully pour mettre et porter uns tableaux que a faiz Jehan d'Orleans, peintre et varlet de chambre du roi, De Laborde, Émaux, p. 308.

XVIe s. Oisifs dedans leur chambre, ainsi qu'en un estui, Du Bellay, J. VI, 30, verso.

ÉTYMOLOGIE

Berry, étiau ; provenç. estui, estug ; espagn. estuche ; portug. estojo ; ital. astuccio ; du moyen h. allem. Stûche (d'après Diez), sorte de gaîne ; allem. mod. stauchen, entonner.