« acquit », définition dans le dictionnaire Littré

acquit

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

acquit

(a-ki ; le t ne se lie pas dans la conversation) s. m.
  • 1 Terme de finance. Quittance, décharge. Après avoir signé l'acquit de toutes vos dettes…, La Bruyère, 14.

    En recevant le montant d'un billet, d'un mémoire, on met au bas pour acquit et l'on signe.

    Acquit de douane, reçu constatant qu'on a payé les droits d'entrée ou de sortie.

    Payer une chose à l'acquit ou en l'acquit d'un autre, la payer à la décharge d'un autre.

    Faire quelque chose à l'acquit de sa conscience, pour l'acquit de sa conscience, pour n'en avoir pas la conscience chargée. Il lui importait peu [à M. de Beauvilliers] qu'il fût goûté, pourvu qu'il fît l'acquit de sa conscience, Saint-Simon, 238, 180.

    Faire quelque chose par manière d'acquit, négligemment et seulement parce qu'on ne peut s'en dispenser. Ce n'était que pour la forme et par manière d'acquit, Bossuet, Var. 5. On n'en fit qu'une commémoration fort légère et par manière d'acquit au concile de Nicée, Voltaire, Phil. II, 353.

    Au jeu, jouer à l'acquit, se dit lorsque, dans une partie de plusieurs personnes, ceux qui ont perdu jouent entre eux à qui payera le tout.

  • 2Acquit de comptant, lettres patentes expédiées à la décharge du garde du trésor royal, pour les sommes qui étaient remises au roi.
  • 3Acquit au jeu de billard, premier coup par lequel on ne fait que placer sa bille, sur laquelle l'adversaire doit jouer. Donner l'acquit.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il sunt quite pour un aquit, Livr. des Mét. 281. Il disoit avoir baillié aucune coze en aquit de le [la] dette, Beaumanoir, XI, 47.

XVe s. Il sembloit bien à leur habit Qu'ilz fussent gens de grant acquit, Villon, Repues franches.

XVIe s. Par maniere de descharge et acquit de conscience, Amyot, Numa, 18. Numa pensa qu'il falloit que ses subjects n'ouyssent rien du service divin, par maniere d'acquit, en faisant autre chose, Amyot, ib. 24. Il avoit dejà bandé sa part de deux douzaines d'eteufs, et jouoit à l'acquit, Despériers, Contes, 12. Ils n'y employent la deliberation et le conseil que par acquit, Montaigne, I, 132. Personne n'estudie à vivre ; l'on s'occupe plus tost à toute autre chose ; l'on ne sauroit rien faire par acquit, sans soin et sans attention, Charron, Sagesse, I, 36.

ÉTYMOLOGIE

Acquitter.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ACQUIT. Ajoutez :

4 Terme juridique. Sentence d'acquit, ordonnance d'acquit, sentence, ordonnance d'acquittement. Si l'accusé est déclaré non coupable, le président prononce qu'il est acquitté de l'accusation… cette ordonnance est appelée ordonnance d'acquit, Bourguignon, (1810) Manuel d'instruction criminelle.