« bile », définition dans le dictionnaire Littré

bile

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

bile

(bi-l') s. f.
  • 1Matière animale particulière, liquide, amère, jaunâtre ou verdâtre, savonneuse, qui se fait dans le foie, et qui, se rendant dans le duodénum, sert à la digestion. L'eau se jaunit en bile au corps du bilieux, Régnier, Sat. v. Des yeux remplis de bile font voir tout jaune, Bossuet, Connaiss. I, 7. Dont le cerveau est offusqué par les noires vapeurs de la bile, Descartes, Médit. 1.
  • 2 Fig. Mauvaise humeur, colère. Une humeur chagrine décharge sa bile sur eux, Bossuet, Pens. 22. Ils ont une bile intarissable sur les plus petits inconvénients, La Bruyère, 11. Et quel homme si froid ne serait plein de bile…, Boileau, Sat. I. Ma bile s'échauffe, Molière, Tart. II, 2. Par la corbleu ! gardez d'échauffer trop ma bile, Molière, Sgan. 1. Modérez votre bile, et vous rendez traitable, Hauteroche, Nobles de Province, I, 1. La bile de l'auteur était encore animée par quelques contestations particulières avec des aristotéliciens, Fontenelle, Leibnitz. Les plus satiriques et les plus misanthropes sont assez maîtres de leur bile pour se ménager adroitement des protecteurs, Fontenelle, Dangeau. Il n'y a que la méchanceté orgueilleuse et hypocrite qui m'a quelquefois ému la bile, Voltaire, Lett. Berger, 25 févr. 1765.
  • 3Bile noire ou mélancolie, sorte d'humeur que les anciens imaginèrent par suite d'une fausse observation, et dont ils plaçaient le siége dans la rate.

    Fig. Tristesse, ennui. Il ne faut pas que vous vous fassiez de la bile noire, Sévigné, 88.

ÉTYMOLOGIE

Bilis. L'ancien français disait cole ou chole, de χολὴ, bile.