« blême », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
blême
- Très pâle, plus que pâle.
Adieu, vous voyez trop en mon visage blême Que m'arracher à vous c'est m'ôter à moi-même
, Mairet, Sophon. III, 4.À cet objet d'horreur, l'œil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même
, Rotrou, Antig. I, 2.La main des Parques blêmes De vos jours et des miens se joue également
, La Fontaine, Fab. XI, 8.La disette au teint blême et la triste famine…
, Boileau, Lutr. v.Mais doit-il vouloir que pour lui Nous ayons toujours le teint blême ?
Malherbe, III, 1.Par extension. Un jour blême.
Le destin … Est jaloux qu'on passe deux fois Au delà du rivage blême
, Malherbe, VI, 17.Il dit : Un souffle impur, exhalé sur l'autel, Des cierges allumés chasse la flamme blême
, Masson, Helvétiens, v.Il avait tout terni sous ses mains effrontées ; Les blêmes voluptés, sur sa trace ameutées, Sortaient, pour l'appeler, de leur repaire impur
, Hugo, Crépuscule, 13.
HISTORIQUE
XVIe s. La couleur du portraict est blesme, Et la mienne est tousjours de mesme
, Du Bellay, J. VII, 10, recto. Et lui devint la couleur blesme, et les levres bleues, et les extremités froides
, Marguerite de Navarre, Nouv. LXX.
ÉTYMOLOGIE
D'après Diez, de l'ancien scandinave blâmi, couleur bleue, de blâ, bleu (voy. BLEU), d'où livide, blême, étymologie qui paraît tout à fait justifiée par le mot bleime, et par une acception de blesmir dans la Chanson de Roland.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
BLÊME. - ÉTYM. Ajoutez : La conjecture de Diez qui le tire de l'anc. scand. blâmi, couleur bleue, est assurée par le norois bláman, tache due à un coup ; le sens propre de blêmir étant : faire des taches bleues, frapper, léser
, Bugge, Roman. n. 10, p. 145.