« cave », définition dans le dictionnaire Littré

cave

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cave [1]

(ka-v') s. f.
  • 1Toute espèce de réduit souterrain. Le sol des caves de l'Observatoire de Paris est à 26 mètres sous terre ; et leur température constante à dix degrés centigrades au-dessus de zéro, les fait trouver chaudes en hiver et froides en été.

    Autrefois, dans les églises, certain lieu voûté où l'on enterrait les morts. Il parle de la cave où il doit être enterré, La Bruyère, V.

  • 2En particulier, construction sous terre destinée à loger le vin et autres provisions. Avoir du vin en cave. Les soupiraux d'une cave. Maison élevée sur caves. Il retourne chez lui ; dans sa cave il enterre L'argent et la joie à la fois, La Fontaine, Fabl. VIII, 2. Allez chez le ministre, vous y verrez de vastes bâtiments comblés de nos productions depuis la cave jusqu'au faîte, Courier, Lett. I, 76.

    Fig. Aller du grenier à la cave, de la cave au grenier, tenir des propos incohérents, sans suite ; et aussi, ne pas écrire droit.

    Rat de cave, bougie mince et enroulée dont on se sert pour descendre à la cave.

    Fig. et par injure, rat de cave, commis qui visite les caves des débitants de boissons. Je ferais mon chemin, j'aurais un bon emploi, Je serais dans la suite un conseiller du roi, Rat de cave ou commis, Regnard, le Joueur, I, 1.

  • 3 Par extension, les vins mêmes qu'on a en cave. Monter, faire sa cave. Il a une excellente cave. Vidons, joyeux Français, Nos caves renommées, Béranger, Gr. orgie.
  • 4Coffre à provisions d'une voiture.

    Caisse à compartiments, garnie de flacons de liqueurs ou d'eaux de senteur.

  • 5 Terme de métallurgie. Côté opposé au bord où s'opère le travail.

    Excavation prismatique dans laquelle s'écoule le laitier.

HISTORIQUE

XIIe s. Ne [ils] n'estoperent les caves où il estoient, Machab. I, 2. E vint Sahel à unes foldes de brebis, ki sur un chemin esteient ; truvad i une cave grande ù il entrad, pur sei aiser, Rois, 93.

XIIIe s. En une cave [lieu creux] firent lor agait embuschier, Ch. d'Ant. VII, 71. Et pour destourber la chauciée que le roy fesoit, les Sarrazins fesoient fere caves en terre par devers leur ost, Joinville, 221.

XIVe s. Adont le va li keus [le cuisinier] à la cave menant, Baud. de Seb. VIII, 1016.

XVe s. Je avois bien ouï dire que telle chose avoit ceans, mais point n'y pensois ni ne m'en donnois de garde que ceux qui s'en sont allés s'en dussent partir par la cave, Froissart, II, III, 23.

XVIe s. Dame j'estois, maintenant suis esclave, Du solier suis descendue en la cave, Marot, J. V, 45. Il venoit du temple de Lebadie et de la cave de Trophonius de bonnes nouvelles aux Romains, Amyot, Sylla, 37. Après s'être bien antidoté l'estomac de coudigna de four [pain] et d'eau benite de cave [vin], Rabelais, I, dans LE ROUX, Dict. com. En basse cave le bon vin, Récréation de devis amoureux, p. 49, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Cave, adjectif ; picard, gove ; provenç. espagn. et ital. cava. D'après Chifflet, on prononçait au XVIIe siècle kâve.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1. CAVE. Ajoutez : - SYN. CAVE, CELLIER. Le cellier diffère de la cave en ce qu'il n'est pas aussi enfoncé au-dessous du sol, et que d'ordinaire il n'est pas voûté, Boutard, Dict. des arts du dessin, Cellier.