« coche.2 », définition dans le dictionnaire Littré

coche

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coche [2]

(ko-ch') s. m.
  • 1Grande voiture de transport en commun, que les diligences ont remplacée. Six forts chevaux tiraient un coche, La Fontaine, Fab. VII, 9. Après bien du travail le coche arrive en haut ; Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt, La Fontaine, ib. Elle y voit par le coche et d'Évreux et du Mans Accourir…, Boileau, Lutr. I.

    Fig. Faire, être la mouche du coche, faire l'empressé, se donner du mouvement, s'attribuer un succès dans lequel, de fait, on n'a été pour rien ; locution tirée de la fable où la mouche s'attribue le mérite d'avoir fait marcher le coche.

    Manquer le coche, perdre l'occasion d'arriver à ses fins.

    Donner des arrhes au coche, s'engager d'une façon qui ne permettra plus de se retirer.

  • 2Les personnes qui sont dans le coche. Le coche dîna à tel endroit.
  • 3Anciennement, voiture. Il n'y avait sous François 1er que deux coches dans Paris, Voltaire, Mœurs, 121. Fallut partir ; je fus bientôt conduit, En coche clos, vers le royal réduit Que près Saint-Paul ont vu bâtir nos pères Par Charles cinq…, Voltaire, la Bastille.

HISTORIQUE

XVIe s. Le privilege d'aller en coche par la ville, Montaigne, II, 63. Le vicomte d'Auchi, lui aiant declaré leur prison, les mena en coche à la bastille, D'Aubigné, Hist. II, 122. Il n'approche d'eulx, non plus que feroit un homme de pied d'un coche de Lydie, Amyot, Nicias, 1. Pays très mal aisé pour les coches, d'autant qu'il est montueux, Carloix, VIII, 20. Une coche chargée de cinq gentilshommes, Paré, Mumie, 10. … Et que la lune à la coche atelée De noirs chevaux sera renouvelée, Ronsard, 696. Aucuns philosophes, empeschés à bien joindre et unir l'ame avec le corps, la font demeurer et resider en iceluy comme un maistre en sa maison, le pilote en son navire, le cocher en son coche, Charron, Sagesse, I, 8.

ÉTYMOLOGIE

Espagn. coche ; ital. cocchio. On le tire ordinairement du bohémien kotschi, hongrois kotczy, albanais cotzi, valaque cocie, allem. Kutsche, angl. ccach ; et cette opinion s'appuie sur le dire d'Avila, qui écrivait en 1553 : " Un chariot couvert qui se nomme en Hongrie coche, le nom et l'invention sont de ce pays. " Diez remarque que cette opinion n'est pas favorisée par l'italien cocchio qui indique ou conchula, petite coquille, ou coclea, coquille de limaçon ; mais il est difficile de contredire l'assertion d'Avila. Il est probable que le mot coche, voiture, est venu de l'Italie en France au XVIe siècle ; il y trouva le mot coche, bateau, qui était généralement féminin, et tous deux se confondirent ; si bien que le genre en resta d'abord indécis, et on disait pour une voiture aussi bien une coche qu'un coche.