« confort », définition dans le dictionnaire Littré

confort

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

confort

(kon-for ; le t ne se lie pas : le kon-for et l'aisance ; au pluriel, l's ne se lie pas : les konfor et l'aisance ; cependant plusieurs prononcent l's : les kon-for-z-et…) s. m.
  • 1Secours, assistance. Et traîner sans confort… Une pauvre vieillesse, Régnier, Sat. III. Vain et triste confort, soulagement léger ! Corneille, Médée, V, 4.
  • 2Tout ce qui constitue le bien-être matériel et les aisances de la vie. Les Anglais ont un grand amour pour le confort.

    Ce sens a été donné en Angleterre au mot français confort, et c'est de là qu'ainsi transformé, il nous est venu.

HISTORIQUE

XIe s. Entr'els [ils] en ont et orguel et cunfort, Ch. de Rol. CXLIII. Amors m'a fait oublier L'ennui qui longtemps m'a mort, Et donné nouviau confort, Couci, IV. Que de vous [je] n'ai confort ne guerredon, ib. VII. [Amour] Qui tout me donne à vous entierement, Si que je n'ai de moi confort ne joie, ib. XVI. Il en Deu prent confort e es divins escris, Th. le mart. 65.

XIIIe s. Je servirai à [selon] mon pooir tous dis, Tant que j'aurai vers ma dame trové Aucun confort des maus où il [mon cœur] m'a mis, Le Comte D'Anjou, Romancero, p. 123. Un seul confort me tient en bon espoir, Et c'est de ce qu'onques [je] ne la guerpi [ma dame], ID. ib. p. 124. Ceste parole fu grans confors as pelerins, Villehardouin, XCIX. Et par leur confort et leur prieres en tornerent mains [moins] à aler à Venise, Villehardouin, XXXII. Nus de cix qui s'acorderent à la pes, ne doivent fere nule ayde ne comfort à cix qui demorerent en la guerre, Beaumanoir, LIX, 12.

XIVe s. Aucunes fois nous loons celui qui aime honeur comme homme de bon confort et fort courage, Oresme, Eth. 126.

XVIe s. Ils ne s'aident du confort [aide] du magistrat à la conservation de leur bien, Calvin, Instit. 1207. Le bon vieillard, vrai confort des craintifs, Marot, II, 15. Malheureux est qui n'a aucun confort, Marot, II, 327. Les assurant que Tissaphernus leur donneroit confort et aide à ce faire, Amyot, Alc. 52. Au malheureux fait confort avoir compaignie en son sort, Génin, Récréat. t. II, p. 235.

ÉTYMOLOGIE

Com, et fort : ce qui rend fort. Provenç. confort, cofort ; anc. espagn. conforto ; espagn. mod. confuerto ; ital. conforto ; angl. comfort.