« coulant », définition dans le dictionnaire Littré

coulant

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

coulant, ante [1]

(kou-lan, lan-t') adj.
  • 1Qui coule. Quelques-unes des plus coulantes parties du sang, Descartes, Méth. 5.

    Vin coulant, vin léger et agréable à boire.

    Nœud coulant, nœud qui se serre et se desserre sans se dénouer.

  • 2Qui verse en abondance. Cette terre coulante de lait et de miel, Bossuet, II, Visit. 1.
  • 3Fig. Terme de littérature. Qui est comme s'il coulait, aisé, naturel. Ses vers sont bien coulants. Ses vers sont d'un beau style et sa prose est coulante, Boileau, Sat. III. Le ton de la conversation y est coulant et naturel, Rousseau, Hél. II, 14. Rien n'est plus coulant ni plus harmonieux que l'endroit où le poëte décrit la douce et insinuante éloquence de Nestor, Rollin, Traité des Ét. II, 1.

    Dans un sens analogue, dessin coulant.

  • 4Être coulant en affaires, être facile, accommodant. Je l'ai trouvé très coulant. Il m'avait fait entendre que, si je m'engageais à quitter la plume, on serait coulant sur le passé, Rousseau, Confess. XI. Qui peut voir aujourd'hui ces mêmes ministres [pasteurs protestants], jadis si coulants et devenus tout à coup si rigides, chicaner sur l'orthodoxie d'un laïque et laisser la leur dans une si scandaleuse incertitude ? Rousseau, Lett. de la mont. II.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si a bonnes portes coulans [à coulisses], Por faire ceus defors doulans, Et pour emprendre et retenir, S'il osoient avant venir, la Rose, 3839.

XVe s. En ai-je bien eü deus mille Des frans ; que sont-il devenu ? Si coulant sont et si menu, Quand ma bourse en est pourveüe ; Tost en ai perdu la veüe, Froissart, Le dit dou florin. Plus que Pithon merveilleux à oultrage, Escorpion qui seult poindre les nus, Cuer plus coulant que couleuvre en marage [marais], Souriecte qui a les dens agus, Deschamps, Poésies mss. f° 38, dans LACURNE.

XVIe s. En un lieu glissant et coulant, suspendons nostre creance, Montaigne, II, 241. Le sang s'engendre tout soudain par la transmutation de quelque chair qui se tourne promptement en liqueur coulante, Amyot, P. Aem. 23. Les sangsues qui habitent es eaux claires et coulantes, Paré, XV, 69. Afin de rendre les parties plus glissantes et coulantes, Paré, XVIII, 32. En maniere de lacq colant, Paré, t. II, p. 629. Ils tariront le coulant des fontaines, Ronsard, 653.

ÉTYMOLOGIE

Couler.