« couture », définition dans le dictionnaire Littré

couture

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

couture

(kou-tu-r') s. f.
  • 1Action de coudre. Faites la couture de cette robe.

    Manière de coudre. Belle couture.

    L'art de coudre. Apprendre la couture.

    Assemblage de deux pièces d'étoffe ou de cuir, par leurs bords, fait avec l'aiguille ou avec l'alêne. Couture ronde, plate. Couture en surjet. Couture à grands points. Mon doigt sur mon manteau lui dévoile à l'instant La couture invisible et qui va serpentant, Chénier, 193.

    Feuiller les coutures, ou rabattre les coutures, les replier et aplatir sous le carreau.

    Par une extension plaisante, rabattre les coutures, battre quelqu'un, comme si, en frappant sur lui, on rabattait les coutures ; et fig. rabaisser l'orgueil, les prétentions de quelqu'un.

    À plate couture, loc. adv. En rabattant à plat les coutures qu'on frappe, et de là, figurément, battre une armée à plate couture, la défaire complétement. Il accourt tout hors d'haleine, et, après avoir respiré un peu : Voilà, s'écrie-t-il, une grande nouvelle, ils sont défaits à plate couture, La Bruyère, X. L'armée les battit à plate couture, Voltaire, Oreilles, 7.

  • 2Nom donné vulgairement à certaines cicatrices saillantes, allongées, plus ou moins difformes, produites par une balafre et surtout par la petite vérole. Visage plein de coutures.
  • 3 Terme de marine. Distance entre deux bordages d'un vaisseau qu'on remplit d'étoupe et de calfat. Couture ouverte, celle dont le calfat est sorti.

    L'étoupe même qui sert à cette opération.

  • 4 Terme d'architecture. Assemblage de deux tables de métal par le moyen d'un pli fait sur le bord de chacune d'elles.
  • 5Marque des joints du moule sur une figure coulée en plâtre.

    Ornement fait sur une botte en forme de couture, quoiqu'il n'y ait pas de couture.

HISTORIQUE

XIIe s. Adès senti les pointes li clers de la custure, Cum li saint le cusurent après la tailleüre, Th. le mart. 168. L'une nef à l'autre hurter, Et mats cheoir et traverser, Cousture froissier et bois fendre ; Port ne rive ne puent [peuvent] prendre, Roman du Brut, p. 33, dans LACURNE.

XIIIe s. Li valet couturier du mestier dessus dit qui mesprendront au dit mestier par leur cousture ou par leur fet, Liv. des mét. 143. Toute est deroute [la rooe] par devant, N'i remest mès cousture entiere Ne par devant ne par derriere, Rutebeuf, II, 121. S'aucuns pour ses enfans endure Aucune grant male adventure, Ou les amis pour les amis, Loiauté et droit de nature Font et joingnent ceste cousture Par les poins que Dieu y a mis, J. de Meung, Tr. 401.

XVe s. Ceux-là furent rompus à plate cousture et chassés jusques au charroy, Commines, I, 3.

XVIe s. La cousture du test [ia suture du crâne], Montaigne, I, 95. L'estroicte cousture de l'esprit et du corps, Montaigne, I, 101. Je n'aime point de tissure où les liaisons et coustures paroissent, Montaigne, I, 192. Il s'est trouvé des philosophes desdaignant cette cousture naturelle [les liens de la parenté], Montaigne, I, 207. Cette saincte cousture [l'amitié], Montaigne, II, 210. Cestuy Gylippus descousut par dessoubs les coustures des sacs où l'argent estoit, et en tira une bonne somme, puis les recousut, Amyot, Lysand. 31. De forte cousture, dure deschirure, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. côture ; provenç. cordura, costura, cozedura, cozidura ; espagn. costura ; du latin fictif consutura, formé de consutum, supin de consuere, coudre (voy. COUDRE).