« débander », définition dans le dictionnaire Littré

débander

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débander [1]

(dé-ban-dé) v. a.
  • 1Ôter une bande. Débander une plaie.

    Ôter un bandeau. On débanda les yeux du parlementaire.

    Ôter des bandeaux qui ornent ou couvrent la tête. Quand les filles se sont débandé la tête deux heures par jour, elles ne sont pas pressées de chercher d'autres délassements, Maintenon, Lett. à Mme de la Viefville, 23 février 1706.

  • 2Détendre. Et prenant en main un arc qu'un Perse eût à peine soutenu, loin de le pouvoir tirer, il le banda en présence des ambassadeurs et dit… cela dit, il débanda l'arc…, Bossuet, Hist. III, 3.

    Fig. Se débander l'esprit, donner à son esprit fatigué quelque relâche.

  • 3 V. n. S'emporter contre. Le maréchal de Joyeuse débanda sur Gobert, excellent brigadier de dragons, Saint-Simon, 29, 86. Peu usité en ce sens.
  • 4Se débander, v. réfl. Ôter le bandeau qu'on a sur les yeux. Le colin-maillard triche, il se débande.

    Se détendre, en parlant des armes. Son arc se débanda.

    Fig. Le temps se débande, la température qui était comme tendue par le froid se relâche, devient moins froide.

HISTORIQUE

XIIe s. Et ses deux mains derriers vet deliant, Et ses biax euz [yeux] li vet tot desbandant, Bataille d'Aleschans, V. 5660.

XIIIe s. Atant le firent desbender ; Li rois le fist à lui aler ; Et il i vient joianz et liez, Les menuz sauz, toz eslessiez, Ren. 11839.

XVe s. Icelui prit l'arbrier [le manche] de l'arbaleste et la fit desbender, Du Cange, arboreta.

XVIe s. Or est ainsi qu'envie et ignorance Ensemble font volontiers demourance, Pour desbander [décocher] contre les vertueux, Marot, I, 282. Et [l'Amour] si avoit, afin que l'entendez, Son arc alors et ses yeux desbandez, Marot, I, 344. Desbander l'arc, ne guerit point la playe, Marot, II, 298. Il ne s'aperçut de son bras, qui se desbanda ; et la playe…, Marguerite de Navarre, Nouv. L. Et celuy qu'on desbandoit pour luy lire sa grace, Montaigne, I, 91. Sa pensée desbrouillée et desbandée [détendue], Montaigne, I, 94. S'approchant luy mesme tout pacifiquement, son arc desbandé, Amyot, Crass. 57. Ils sortirent meche esteinte, la caisse desbandée, D'Aubigné, Hist. II, 370. Qui ne tient pour tout certain l'ire de Dieu se debander sur nous, pour punir les fautes…, Paré, IX, 2e disc. Ainsi l'esprit : si l'on ne l'occupe à certain subject, il se desbande et se jette dedans le vague des imaginations…, Charron, Sagesse, I, 15.

ÉTYMOLOGIE

, et bander.