« dédicace », définition dans le dictionnaire Littré

dédicace

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dédicace

(dé-di-ka-s') s. f.
  • 1Consécration du temple de Jérusalem chez les Juifs. Il célébra la dédicace du temple avec piété, Bossuet, Hist. I, 6. Voici donc tout ce qui fut offert par les princes d'Israël à la dédicace de l'autel, au jour qu'il fut consacré : douze plats d'argent ; douze vases d'argent et douze petits vases d'or, Sacy, Bible, Nombres, VII, 84.

    Fête des dédicaces, fête des Juifs célébrée en mémoire de la restauration et de la nouvelle dédicace du temple par les soins de Judas Machabée.

  • 2Consécration d'une église ou d'une chapelle, qu'on dédie à quelque saint, c'est-à-dire qu'on met particulièrement sous sa protection. Faire la dédicace d'une église.

    Dédicace de l'église, fête qui se célèbre tous les ans le même jour en mémoire de sa consécration et qui est marquée par des cierges mis sur tous les piliers.

  • 3 Fig. Hommage qu'on fait d'un livre à quelqu'un, par une épître imprimée en tête de l'ouvrage. Votre Majesté n'a que faire de toutes nos dédicaces, Molière, Ép. dédicatoire de la Critique de l'École des femmes. Aussitôt tu verras poëtes, orateurs… Dégrader les héros pour te mettre en leur place, De tes titres pompeux enfler leur dédicace, Boileau, Sat. VIII. Je dédiai une pièce à M. Duclos, et je déclarai que ce serait ma seule dédicace ; j'en ai pourtant fait une seconde, avec son consentement, Rousseau, Confess. VIII. Que vraisemblablement mon livre serait censuré, et que, pour cela seul, il n'osait proposer au roi d'en accepter la dédicace, Marmontel, Mém. liv. VIII. On lit dans une dédicace Qu'en latin il citait Horace, Béranger, Nabuchodonosor.

HISTORIQUE

XIVe s. Comme, le jour de la feste Nostre Dame my aoust, l'exposant feust asez esbatu en la ville d'Enquery à une feste que l'en appelle au pays [Boulogne] ququermesse ou dedicasse, Du Cange, dedicatio. L'exposant, qui demouroit lors en la ville de Valenciennes, s'aloit esbatre ou moustier où estoit la ducasse ou feste appellée saint Vast, Du Cange, ib.

XVe s. Ils vinrent arriver au village, où se faisait la dedicace et la generale feste du lieu [fête patronale], Louis XI, Nouv. XCVIII.

XVIe s. La dedicasse d'un temple, Amyot, Thém. 42.

ÉTYMOLOGIE

Lat. fictif dedicacia, de dedicare, dédier (voy. DÉDIER) ; wallon, dicâce ; namurois, dicauce ; rouchi, ducasse, trois mots qui signifient fête patronale.