« désolation », définition dans le dictionnaire Littré

désolation

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désolation

(dé-zo-la-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action de désoler ; résultat de cette action. Il mit en désolation le sanctuaire, Pascal, Proph. 26. Lorsque vous verrez une armée environner Jérusalem, sachez que sa désolation est proche, Sacy, Bible, Év. S. Luc, XXI, 20. En regardant de loin fumer leurs villes et leurs maisons réduites en cendre, ils pleuraient la mort de leurs proches et la désolation de leur pays, Fléchier, Hist. de Théodose, I, 32. Se peut-il qu'en ce temps de désolation…, Voltaire, Orphel. I, 1.

    En style de l'Écriture, l'abomination de la désolation.

  • 2 Par extension, extrême affliction. La veuve qui passe sa vie dans les plaisirs, est morte toute vive, parce que, oubliant le deuil éternel et le caractère de désolation qui fait le soutien comme la gloire de son état, elle s'abandonne aux joies du monde, Bossuet, Ann. de Gonz. De là naissent les mélancolies et les tristesses, de là les désolations et les désespoirs, Bourdaloue, Nativ. de J. C. 1er Avent, p. 255. Toute la désolation qu'inspire un amour violent, Massillon, Myst. Assompt. Il lui restait bien des griefs ; et surtout les galanteries des dames, et les désolations qui en devaient être la suite le remplissaient d'inquiétude et d'effroi, Voltaire, Babouc.
  • 3Vive contrariété. Vous me voyez dans la désolation, je n'ai pu obtenir ce que vous désiriez.

HISTORIQUE

XIVe s. Cilz qui devant estoient en desolacion Furent tuit repleni de consolacion, Girart de Ross. V. 2653.

XVe s. Si fut le roi anglois moult courroucé de la desolation de ses gens [à cause du ravage de Southampton par les Normands], Froissart, I, I, 97. Pour faire ceste desolation [brûler la ville à trois fois], Commines, II, 14. Leurs desolations estoient si grandes et leur paour, qu'ilz ne sçavoient ne que dire ne que faire, Commines, V, 15. Tendre à la totale destruction de nostre royaume et à la très grand foulle et desolacion de nostre peuple, Lettre de Charles VIII, Bulletin du comité de la langue, t. III, p. 587.

XVIe s. La desolation et destruction d'une ville, Amyot, Lucull. 57.

ÉTYMOLOGIE

Lat. desolationem, de desolare, désoler.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

DÉSOLATION. - HIST. Ajoutez : XIIe s. Nos plorons la desolation de cest liu [lieu] ; quar uns freres cui vie nos detenoit en cest monstier, hui est li quarz jors ke il fut sostraiz de ceste lumiere, li Dialoge Gregoire lo pape, 1876, p. 241.