« doré », définition dans le dictionnaire Littré

doré

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

doré, ée

(do-ré, rée) part. passé.
  • 1Recouvert d'une couche d'or. Un livre relié en veau et doré sur tranche. De l'argent doré. Ces palais tout dorés qu'assiége la misère, Chénier M. J. Gracques, II, 3. Que font ces nains si bien parés Sur des trônes à clous dorés ? Béranger, Bon Dieu. À la vue de cette ville dorée [Moscou, dont les coupoles étaient dorées], de ce nœud brillant de l'Asie et de l'Europe, de ce majestueux rendez-vous où s'unissaient le luxe, les usages et les arts des deux plus belles parties du monde, nous nous arrêtâmes…, Ségur, Hist. de Nap. VIII, 4.
  • 2Qui est fait d'or. Il faudrait craindre peu pour la toison dorée, Corneille, Tois. I, 1. Mais si Plutus revient de sa source dorée Conduire dans mes mains quelque veine égarée, Chénier, Fragments, p. 171.

    Siècle doré, âge doré, s'est dit pour âge d'or. Vivre au siècle de Marie Sera vivre au siècle doré, Malherbe, III, 2.

  • 3Il se dit des objets qui sont d'un jaune brillant. Jaune doré. Cheveux d'un blond doré.

    Qui a une belle couleur, en parlant du rôti. Ce chapon est bien doré.

    Pâtisserie dorée, pâtisserie enduite d'un mélange de jaune d'œuf et de beurre.

  • 4 Fig. Riche, brillant. Quand je vois un homme doré décrier le luxe, Rousseau, Hél. II, 16. … Ces rois, cour dorée et nombreuse, Qui naguère peuplait d'une tente poudreuse Le vestibule impérial ! Hugo, Odes, III, 7.

    Être doré comme un calice, avoir des habits chargés de galon ou de broderies d'or.

    Jeunesse dorée, nom donné à des jeunes gens de la classe riche et moyenne qui, à Paris, s'étaient associés, en 1794, pour soutenir les thermidoriens.

  • 5 Fig. Qui est comme embelli par une couche d'or. …par des fers dorés se laissent entraîner, Corneille, Cinna, II, 1. Mots dorés en amour font tout, La Fontaine, Pâté. M. le duc d'Orléans nous fit un discours bien doré pour nous persuader de n'innover rien, Saint-Simon, 417, 27. Les vertus les plus sublimes N'étaient que des vices dorés, Lamartine, Harm. III, 5.

    Familièrement. Avoir la langue dorée, avoir l'art d'endoctriner, de séduire.

    Vers dorés, vers sentencieux attribués à Pythagore.

    La légende dorée, nom de l'histoire des saints par Jacques de Voragine.

  • 6 Terme de vénerie. Fumées dorées, ou, substantivement, les dorées, fumées du cerf qui sont jaunes.
  • 7 S. m. Dorure. Le doré d'une glace.
  • 8Doré de soufre, espèce d'agaric.

PROVERBES

À vieille mule frein doré, se dit des vieilles femmes qui se parent, d'une marchandise qu'on pare pour s'en défaire.

Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée (voy. CEINTURE).