« enclore », définition dans le dictionnaire Littré

enclore

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enclore

(an-klo-r'), j'enclos, tu enclos, il enclôt, nous enclosons, vous enclosez, ils enclosent ; j'enclorai ; j'enclorais ; enclos, enclose. L'Académie ne donne ni imparfait, ni parfait, ni impératif, ni subjonctif présent, ni subjonctif imparfait, ni participe présent. Si, de fait, le parfait et l'imparfait du subjonctif sont tellement oubliés qu'on ne peut guère les faire revivre, il n'en est pas de même de l'imparfait de l'indicatif : j'enclosais ; de l'impératif : enclos, qu'il enclose ; du subjonctif présent : que j'enclose ; et du participe présent : enclosant. V. a.
  • 1Clore de murs, de haies, etc. Enclore son jardin, son champ.
  • 2Enclaver. Il a enclos ce bois dans son parc. Enclore les faubourgs dans la ville. Vastes métropoles, où ce citoyen des déserts [l'Arabe] semble avoir voulu enclore la solitude, Chateaubriand, Gén. I, IV, 2.
  • 3Enfermer. À ceux qu'enclôt la tombe noire, La Fontaine, Fabl. III, 7.
  • 4Fermer à la fois les deux parties de la tête d'une épingle.
  • 5S'enclore, v. réfl. Fermer de murs son jardin, son champ. Il s'est enclos pour se garantir des déprédations des passants.

HISTORIQUE

XIIe s. Dist Viviens : Dex, quar nos secorez ! Vez nos [nous] enclos et forment enserrez ; Regardez nos de vo grant majesté, Li covenans Vivien, v. 501. Engleterre est enclose e de mer e de vent, Ne crient [craint] Deu ne ses saints pur un poi de turment, Th. le mart. 66. Pur ço dist à ces de Juda : edifiums ces citez, sis [si les] encloüms de murs e de bones turs, Rois, p. 300.

XIIIe s. Pour ce que j'ai grant froit, en mon mantel [je] m'enclo, Berte, XXXII. Quant semez fust toz cist essarz [champ], Et bien enclous de toutes parz, Ren. 19861. Ci est le romant de la Rose, Où l'art d'amors est tote enclose, la Rose, Titre. Car quant plus chascun apela, Chascun plus s'enclost et cela, ib. 6456. En Antioche sont li caitif d'outre mer, Là les avons enclos, n'en puent [peuvent] eschaper, Ch. d'Ant. VII, 142. Quant il pleut le soir et fait mal tens de nuit, il s'encloent en leurs pelices, Joinville, 230. Sa maniere estoit tele, que, quand il estoit parti de ses chevaliers, il s'enclooit en sa chapelle, et estoit longuement en oraisons avant que il alast le soir gesir avec sa femme, Joinville, 270.

XIVe s. Il restoit toujours enclos avecques ses concubines, Oresme, Eth. v (9). Je te veil à tout ce respondre, Sans rien enclore ne repondre [cacher], Machaut, p. 95.

XVe s. Si fut enclos de ses ennemis par trop demeurer en arriere, Froissart, I, I, 139. Si laisserent avaler le grand rastel, et encloïrent le chevalier dehors, Froissart, I, I, 149. Une alée Qui se tournoit sus la riviere, Qui bien l'enclooit par derriere, Froissart, Espinette amoureuse. Pour Dieu, gardez bien souvenir Enclos dedens vostre pensée, Ne le laissiez dehors yssir, Belle très loyaument amée, Orléans, Ball. 53.

XVIe s. Ce n'est pas sans cause que nous encloons toutes promesses en Christ, veu que l'apostre enclost toute l'evangile en la cognoissance d'icelui, Calvin, Inst. 448. Il commençea de rechef à faire enclorre de trenchées le camp des ennemis, Amyot, Sylla, 46. Ilz enclouirent le pourpris de la motte avec une haye qu'ils feirent de leurs targes et pavois, Amyot, Crass. 48.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. enclaure ; du bas-latin inclaudere qui est dans la loi salique, de in, en, et claudere clore (voy. CLORE).