« enclin », définition dans le dictionnaire Littré

enclin

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enclin, ine

(an-klin, kli-n') adj.
  • Qui a un penchant pour quelque chose. Voilà l'un des péchés où mon âme est encline, Régnier, Sat. XI. Et mon âme est encline où le péril est grand, Tristan, M. de Chrispe, II, 1. … à jouer on dit qu'il est enclin, Molière, Tart. II, 2. Plus enclin à blâmer que savant à bien faire, Boileau, Art p. III. Toujours pour un autre enclin vers la douceur, Boileau, Sat. IV. [Ils] Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Racine, Phèd. IV, 3. Il avait trop de candeur pour être enclin à la défiance, Fénelon, Tél. XX.

REMARQUE

On dit enclin à avec un verbe ; et, avec un substantif, enclin à ou enclin vers.

HISTORIQUE

XIe s. Li empereres en tint son chef [sa tête] enclin [baissé], Ch. de Rol. X.

XIIe s. Nostre emperere se jut [fut gisant] vers terre enclin, Ronc. p. 155.

XIIIe s. Se ele le seüst, mout fust à lui encline, Berte, LVI. Se tu trueves chaste moillier, Vat'en au temple agenoillier, Et Jupiter enclin aore, la Rose, 8751.

XIVe s. L'appetit qui ad ce est enclin et poursuit la chose, Oresme, Eth. 62. Il sont enclins à faire l'un à l'autre choses aimables, Oresme, ib. 237.

XVe s. … Pour aider à garder raison et justice, à quoi tout bon chrestien devoit entendre et estre enclin, Froissart, II, II, 103. Plusieurs seigneurs par nature sont enclins à leur profit, Froissart, II, II, 52. Nature est encline grandement en l'homme à ouir nouvelles choses, Froissart, II, III, 26. Les princes sont plus enclins en toutes choses voluntaires que autres hommes, Commines, Prol. Affin que le roy fust plus enclin de bailler promptement la possession de…, Commines, III, 9. Il avoit intention qu'il feroit faire à ceste ville de Gand quelque grande mutation, cognoissant que de tous temps elle y estoit encline, Commines, v, 14. Tous les plaisirs en quoy homme est enclin, Commines, v, 18.

XVIe s. Nous sommes tous de nature enclins à hypocrisie, Calvin, Inst. 2. Si mes innocentes mains, Pures de sang et rapines, Ne furent oncques inclines à rompre les droits humains, Du Bellay, J. III, 81, verso.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. enclin ; anc. espagn. enclino, du latin inclinis (voy. INCLINER).