« favorable », définition dans le dictionnaire Littré

favorable

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

favorable

(fa-vo-ra-bl') adj.
  • 1Qui donne faveur. Trop favorables dieux, vous m'avez écoutée, Corneille, Hor. III, 1. Seigneur, le juste ciel vous est bien favorable, Corneille, Rodog. v, 5. Favorable à ceux qui méritaient sa protection, civil à ceux à qui il ne pouvait être favorable, Fléchier, Lamoignon. J'avoue avec la sincérité que je vous dois, que je crains que vous ne soyez favorable au Port-Royal des champs, Maintenon, Lett. au card. de Noailles, 8 nov. 1707. Peut-être d'autres yeux me sont plus favorables, Racine, Andr. II, 2. Si jamais à mes vœux vous fûtes favorable, Racine, Esth. II, 7.
  • 2Il se dit des choses dans le même sens. Et le sort favorable à son lâche attentat, Corneille, Rodog. I, 1. Les Juifs rétablissaient leur temple et commençaient à relever Jérusalem sous les favorables édits des rois de Perse, Bossuet, Polit. X, III, 2. Pensez-vous qu'Hermione, à Sparte inexorable, Vous prépare en Épire un sort plus favorable ? Racine, Andr. I, 1. Les vents devenaient favorables aux vaisseaux de Chypre, Fénelon, Tél. III. Naissance de Charles-Quint dans la ville de Gand, le 24 février, jour de saint Mathias, ce qu'on a remarqué, parce que ce jour lui fut toujours depuis favorable, Voltaire, Annales de l'Emp. Maximilien, 1500. On ne pouvait amener un convoi ni faire un fourrage sans combattre, de sorte que la guerre continuait partout, excepté où elle pouvait nous être favorable, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 10.

    Succès favorable, heureux succès. Bien que la nouveauté de ce caprice en ait rendu le succès assez favorable pour ne me repentir pas d'y avoir perdu quelque temps, Corneille, Illusion, examen.

    Blessure favorable, blessure qui n'est pas dangereuse ; coup favorable, coup qui, sans être dangereux, a porté dans un lieu où il aurait pu l'être (locutions vieillies).

  • 3Qui est en faveur de. J'ai une idée favorable de ce jeune homme. Présenter une chose du côté favorable. Quand les termes sont si clairs qu'ils n'en souffrent aucune [interprétation], alors nous nous servons de la remarque des circonstances favorables, Pascal, Prov. 6. Les stoïciens, qui leur étaient opposés [aux épicuriens], contre lesquels saint Paul disputa aussi, n'avaient pas une opinion plus favorable à la divinité, puisqu'ils faisaient un dieu de leur sage et même le préféraient à leur Jupiter, Bossuet, Polit. VII, II, 4. Je donne à ses discours un sens plus favorable, Racine, Bajaz. I, 4. Prêtant à leurs fureurs des couleurs favorables, Racine, Athal. III, 3.

    Il se dit des personnes en un sens analogue. Et vous, prince, qui l'avez tant honorée pendant qu'elle était au monde ; qui, favorable interprète de ses moindres désirs, continuez votre protection et vos soins à tout ce qui lui fut cher, Bossuet, Anne de Gonz.

  • 4Il se dit de certaines choses pour lesquelles la rigueur de la loi ou de l'opinion doit être mitigée. Il a tué un homme, mais il était attaqué, son cas est favorable.

SYNONYME

FAVORABLE, PROPICE. Favorable est ce qui donne faveur ; propice est, étymologiquement, ce qui est auprès. Une occasion favorable nous donne faveur ; une occasion propice est une occasion présente et qu'il faut saisir. Le ministre nous est favorable, il a de la bienveillance pour nous ; il nous est propice, il est tout prêt à nous servir.

HISTORIQUE

XIVe s. Moult le fit bien Girars qui se rendit amable à trestous ses subgez et à tous favorable, Girard de Ross. v. 2750.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. favorable ; portug. favoravel ; ital. favorabile ; du latin favorabilis, de favor, faveur. Dans l'exemple cité à l'historique, favorable signifie qui trouve faveur. Aux XVe et XVIe siècles on disait favorisable. Prenant au pis venir, s'il advient que fortune Leur soit favorisable…, Marot, J. V, 117.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

FAVORABLE. - HIST. XIVe s. Ajoutez : Li cas dez eschevins est favorables, et li cas de leur adverse partie haineux (1345), Varin, Archives administr. de la ville de Reims, t. II, 2e part. p. 970. Pour tant qu'il [un ministre anglais] estoit favorable au roy d'Escoce, J. le Bel, Vrayes chroniques, t. I, p. 8.