« feuilleter », définition dans le dictionnaire Littré

feuilleter

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

feuilleter

(feu-lle-té, ll mouillées, et non feu-ye-té. Le t se double quand la syllabe qui suit est muette : je feuillette ; je feuilletterai) v. a.
  • 1Parcourir un livre, un manuscrit, en en tournant les feuillets ; et, très souvent, lire légèrement, superficiellement, sans attention. Feuilletez les livres des chimistes, et vous verrez combien l'art expérimental exige de vues, d'imagination, de sagacité, de ressources, Diderot, Interprét. de la nat. n° 41.

    Absolument. Le maître chantre, intendant du lutrin, Vient au lutrin, il cherche mais en vain ; à feuilleter il perd et temps et peine, Gresset, Lutrin viv.

    Par extension, étudier, rechercher dans des livres. Vous avez feuilleté le digeste à Poitiers, Corneille, Ment. v, 1. Il aimait mieux feuilleter de vieux livres que de jeunes appâts, Hamilton, Gramm. 10. Je suis né faible et malade, et je ressemble aux gens qui, ayant d'anciens procès de famille, passent leur vie à feuilleter les jurisconsultes sans pouvoir finir leurs procès, Voltaire, Lett. Paulet, 22 avr. 1768. On médite sans cesse, on feuillette jour et nuit les oraisons funèbres de Bossuet, Chateaubriand, Génie, III, IV, 1.

    Fig. Feuilletez à loisir tous les siècles passés, Boileau, Sat. V. Il tourne, il manie son esprit ; il le feuillette, si j'ose ainsi dire, Vauvenargues, la Profondeur.

  • 2 Terme de pâtisserie. Préparer la pâte de manière qu'elle se lève comme par feuillets.
  • 3Se feuilleter, v. réfl. Se diviser en feuillets ou par feuillets. Une roche qui se feuillette.

HISTORIQUE

XVe s. Beingnetz, guasteaulx feuilletez, macarons, etc. Rabelais, Pant. IV, 59. Feuillete de main nocturne et journelle Les exemplaires grecs et latins, Du Bellay, J. I, 24, recto. Je feuillete les livres, je ne les étudie pas, Montaigne, III, 57.

ÉTYMOLOGIE

Feuillet.