« haleter », définition dans le dictionnaire Littré

haleter

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haleter

(ha-le-té. Le t se double quand la syllabe qui suit est muette : je halette, je haletterai) v. n.
  • 1Respirer, comme quand on est hors d'haleine. Un pauvre bûcheron, dans l'extrême vieillesse, Marchait en haletant de peine et de détresse…, Boileau, Poésies div. 28. Il revint tout haletant de tendresse et de joie ; il reconnut l'Ingénu pour un vrai Huron, Voltaire, Ingénu, 1. Deux jours entiers, jetant sa nourriture, Il haleta sous un ciel embrasé, Millevoye, le Pauvre nègre.

    Fig. Sans cesse poursuivant ces fugitives fées, On voit sous les lauriers haleter les Orphées, Boileau, Ép. II. L'univers haletant sous son poids formidable [de Napoléon], Hugo, Odes, II, 4.

  • 2 Fig. Soupirer pour, être désireux de. Haletant vers le gain, les honneurs, la richesse, Chénier, Élég. 33. Craignant de fuir avec toi dans les déserts, et cependant haletant après l'ombrage des bois, Chateaubriand, Atala, le drame.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et j'oi [entends] l'aloete à la matinée Qui saut et halete… Li cuers mi halete En joliveté, cité dans COUSSEMAKER, l'Art harmonique. p. 239. Dex doint bon jor m'amiete ; Li cuer por li me halete, Poésies fr. avant 1300, t. II, p. 643, dans LACURNE.

XVIe s. Ilz demeurent tousjours vuides de biens et pleins d'esperances, haletans tousjours après l'advenir, et laissans cependant aller le present, Amyot, Marius, 88. Pere, t'esbahis-tu de quoy je suis tremblante, De quoy j'ay de frayeur la poitrine haletante…, Ronsard, 871. Agardez comment ce cerf là hallette, il n'en peult gayres plus, Palsgrave, p. 611. Sergent de bande qui suoit, poussoit et haletoit pour mettre chacun en son rang et ordonnance, Sat. Mén. Abrégé des états. Venus n'est pas si belle toute nue et vifve et haletante comme elle est icy chez Virgile…, Montaigne, III, 318.

ÉTYMOLOGIE

Lat. halitare, fréquentatif de halare, souffler.