« inconstant », définition dans le dictionnaire Littré

inconstant

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

inconstant, ante

(in-kon-stan, stan-t') adj.
  • 1Qui n'est pas constant, qui est sujet à changer, en parlant des personnes. Mais que sert un bon choix dans une âme inconstante, Corneille, Sophon, IV, 2. Ne vous assurez point sur ce cœur inconstant, Racine, Phèdre, V, 3.

    Il se dit des choses, en un sens analogue. Cette saison est bien inconstante. Je vois ton repentir et tes vœux inconstants, Corneille, Cinna, III, 4. Que de soucis flottants, que de confus nuages Présentent à mes yeux d'inconstantes images ! Corneille, Poly. III, 1.

  • 2Plus particulièrement. Qui cesse d'aimer d'amour une personne. Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ? Racine, Andr. IV, 5. Une femme inconstante est celle qui n'aime plus, La Bruyère, III. Je n'étais qu'infidèle ; je devins inconstant, Duclos, Confess. Comte de ***, Œuv. t. VIII, p. 166, dans POUGENS. Dans mon changement, il est vrai, je ne lui étais pas infidèle, mais j'étais inconstant ; c'en était bien assez, Marmontel, Mém. I. Elle est inconstante, reprit froidement le baron, mais elle n'est pas perfide, Genlis, Veillées du chât. t. II, p. 304, dans POUGENS.

    Substantivement. Un inconstant. Une inconstante. Les inconstants ne donnent point de cœurs Sans être encor tout prêts de les porter ailleurs, Corneille, Suréna II, 3. Pour moi, je ne mourrai pas satisfaite que je n'aie assommé l'inconstant, Hauteroche, le Coch. sc. 16. On ne fait pas revenir les inconstants par des plaintes et des fracas, Bussy-Rabutin, dans RICHELET.

  • 3 Terme d'histoire naturelle. Changeant, instable, en parlant des caractères zoologiques ou botaniques qui n'ont rien de fixé.

HISTORIQUE

XVe s. Après le peuple de Liege, il n'en est nul plus inconstant que celui de Gand, Commines, dans le Dict. de DOCHEZ.

XVIe s. Un regard inconstant, farouche et hagard, Paré, Introd. 6. J' erre égaré d'esprit, furieux, inconstant, Et ce qui plus me plaist me desplaist à l'instant, Desportes, Am. d'Hippolyte, XXXIII, Élégie.

ÉTYMOLOGIE

Lat. inconstantem, de in…1, et constans, constant.