« incontinent.2 », définition dans le dictionnaire Littré

incontinent

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

incontinent [2]

(in-kon-ti-nan) adv.
  • de temps. Aussitôt, au même instant, sur-le-champ. Bien est-il malaisé que l'injuste licence Qu'ils prennent chaque jour d'affliger l'innocence, En quelqu'un de leurs vœux ne puisse prospérer ; Mais tout incontinent leur bonheur se retire, Et leur honte fait rire Ceux que leur insolence avait fait soupirer, Malherbe, I, 2. Incontinent après que César fut parti d'Alexandrie, Corneille, Ex. de Pomp. 5. Un moment… de grâce… J'aurai fait incontinent, Molière, Prol. Princ. d'Élide. Incontinent après ils fondèrent Rome, Bossuet, Hist. I, 7. Charles combattit à pied entouré de quelques officiers qui accoururent incontinent autour de lui, Voltaire, Charles XII, 4.

HISTORIQUE

XIVe s. Car encontenant lues que [dès que] tu commenceras…, Le livre des taules, mss. français, n° 3791, f° 203.

XVe s. Et repourvurent incontinent ce bel et grand vaisseau de purs archers, Froissart, I, I, 121. Incontinent que la nuyct fut venue, Commines, I, 6.

XVIe s. Un feu de paille fait grand flamme, et puis s'esteint incontinent, Lanoue, 552. Si chascun qui oid [ouït] une juste sentence regardoit incontinent par où elle lui appartient en son propre, Montaigne, I, 116. Disans que, sans plus long delay, dès incontinent que les gens de guerre le verroient, il sourdroit de grandes nouvelletez et grandes mutations en leur camp, Amyot, Démét. 72.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. encontenen ; catal. incontinent ; espagn. et ital. incontinente ; du lat. in continenti, sur l'heure, de in, en, et continens, ce qui se tient, de continere (voy. CONTENIR.)