« indivisible », définition dans le dictionnaire Littré

indivisible

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indivisible

(in-di-vi-zi-bl') adj.
  • 1Qui n'est pas divisible. Un atome indivisible. Les essences des choses sont indivisibles ; car l'idée représente l'essence de la chose, à laquelle si on ajoute ou diminue quoi que ce soit, elle devient aussitôt l'idée d'une autre chose, Descartes, Rép. aux 5es object. 39. Comment pourrait-il se faire que ces moitiés [d'un espace divisible, quelque petit qu'il soit] fussent indivisibles ? Pascal, Espr. géom. I. Nous devons en conclure que l'attraction du soleil se communique dans un instant presque indivisible aux extrémités du système solaire, Laplace, Exp. IV, 16.

    La république une et indivisible, titre que prit la république française, par opposition aux tendances fédéralistes.

    Fig. Que les rois n'ont qu'un trône et qu'une majesté, Que leurs enfants entre eux n'ont point d'égalité, Et qu'enfin la naissance a son ordre infaillible Qui fait de leur couronne un point indivisible, Corneille, Perth. I, 1.

    Terme de jurisprudence. Obligation indivisible, obligation à laquelle chacun des obligés est tenu pour le tout.

    Substantivement. La vérité consistant dans un indivisible, il peut arriver que ce que nous ne croyons pas être tout à fait certain, pour probable qu'il nous paraisse, soit néanmoins absolument faux, Descartes, Rem. sur les 7es obj. 67. En géométrie, nous ne considérons que l'objet de nos pensées… voilà pourquoi M. de Malézieux, dans ses éléments de géométrie, paraît se tromper en ne distinguant pas l'indivisible physique et l'indivisible mathématique, Voltaire, Mél. litt. à M. de Formont.

  • 2Qui ne peut être séparé de. La famille royale est indivisible du trône, et ce n'est point là que la royauté peut trouver ni barrière ni contre-poids, Mirabeau, Collection, t. V, p. 384.

HISTORIQUE

XIVe s. Un meisme pannicle, continue, indivisible en soi meismes, H. de Mondeville, f° 25.

XVIe s. Cela se fait pour noter la simple unité et indivisible qui est en l'essence divine, Calvin, Inst. 91. Cette parfaicte amitié de quoy je parle est indivisible ; chacun se donne si entier à son amy, qu'il ne luy reste rien à despartir ailleurs, Montaigne, I, 216.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. endevisible ; espagn. indivisible ; ital. indivisibile ; du lat. indivisibilis, de in… 1, et divisibilis, divisible.