« magnifier », définition dans le dictionnaire Littré

magnifier

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magnifier

(ma-gni-fi-é), je magnifiais, nous magnifiions, vous magnifiiez ; que je magnifie, que nous magnifiions, que vous magnifiiez, v. a.
  • 1Exalter la grandeur. Quintius, qui parla après lui, ne s'arrêta pas tant à magnifier les armes des Romains, qu'à donner bonne opinion de leur foi envers leurs amis, Malherbe, Le XXXIIIe livre de T. Live, ch. 2. Magnifier, ce mot est excellent et a une grande emphase pour exprimer une louange extraordinaire… mais avec tout cela il faut avouer qu'il vieillit, et qu'à moins que d'être employé dans un grand ouvrage, il aurait de la peine à passer, Vaugelas, Rem. CXXIII. S'il [le Seigneur] les exalte, ce n'est point tant eux qu'il exalte, que ses dons qu'il exalte en eux, qu'il couronne en eux, qu'il magnifie et qu'il canonise en eux, Bourdaloue, Panég. de S. François de Paule. II. Le train du jour est de magnifier les victoires de Bonaparte, Chateaubriand, Mém. t. VI, p. 241. Le légionnaire qui avait conservé un morceau de sa pique ou de son bouclier [dans la retraite de Perse]… magnifiait son courage, Chateaubriand, Études hist. II, 2.

    Il se dit particulièrement de Dieu. Après un si haut privilége Dont il plaît au Seigneur de me gratifier, Je me dois tout entière à le magnifier, Corneille, Trad. du cant. de la Vierge.

  • 2Se magnifier, v. réfl. S'exalter soi-même. Elle rapporta uniquement à Dieu la gloire de ce qu'il avait opéré en elle ; elle le magnifia, mais elle ne se magnifia point elle-même, Nicole, Contin. des Essais, Pens. sur les myst.

HISTORIQUE

XIIe s. Et si cume jo ai ui magnified ta anme en mun quer [cœur], tut issi seit magnifiée la meie devant nostre Seignur, Rois, p. 106.

XIIIe s. Si ne vueil encore estre las De tes euvres magnifier, J. de Meung, Tr. 879. Lors n'i a chevelu ne chauve Le roy du ciel n'en glorefit, Et sa mere n'en magnefist, Gautier de Coincy, p. 224.

XVe s. Et moult louerent, mercierent et magnifierent, comme raison estoit, le roy de France, Christine de Pisan, Charles V, III, 46.

XVIe s. En magnifiant nature tant qu'il leur est possible, ils taschent d'amortir le nom de Dieu, Calvin, Instit. 16. De la sagesse de Dieu, elle se magnifie assez clairement en dispensant si bien et reiglément toutes choses, Calvin, ib. 20. C'est une chose utile de magnifier au peuple la dignité du ministre par une telle ceremonie, Calvin, ib. 856.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. magnificar ; ital. magnificare, du lat. magnificare, de magnus, grand et facere, faire.