« mollir », définition dans le dictionnaire Littré

mollir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mollir

(mo-lir) v. n.
  • 1Devenir mou. Ces fruits commencent à mollir.
  • 2Manquer de force, faiblir, fléchir. Ce cheval n'ira pas jusqu'au bout de la course, il commence à mollir. Prêts à les repousser, les plus hardis mollissent, Boileau, Épître XI. Le livre [un Quinault lancé contre le chanoine Évrard] sans vigueur mollit contre sa tête, Boileau, Lutr. V. Leur courage mollit dans cet éloignement de leur patrie, Raynal, Hist. phil. VIII, 35.

    Terme de manége. Se dit d'un cheval dont la jambe est faible et qui bronche souvent.

  • 3 Terme de marine. Le vent mollit lorsqu'il tombe ou diminue de force ; on le dit aussi d'une grosse mer.

    Mollir se dit de l'état de la nage ou vogue, quand elle est moins énergique.

  • 4 Fig. Céder trop facilement, ne pas garder de fermeté. Je ne compatis point à qui dit des sornettes, Et dans l'occasion mollit comme vous faites, Molière, Tart. II, 3. C'est à moi à m'humilier, mais non pas à mollir, Bossuet, Lett. quiét. 36. Nous verrons que M. Dupin ne fait que mollir en faveur de Nestorius et dissimuler ses erreurs, Bossuet, Rem. hist. Conc. II, 6. Si c'était un homme capable de mollir quelquefois sur l'article du devoir…, Bourdaloue, Pens. t. I, p. 407. Persuadé que, si dans les commencements il mollissait en la moindre chose, tout le monde lui tomberait sur les bras, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. VI, p. 174, dans POUGENS. Maintenant qu'il [le P. de la Tour] était à la tête du parti [janséniste], tout était perdu s'il mollissait, Saint-Simon, 154, 33. Quand l'esprit humain s'est emporté longtemps aux dernières fureurs, il mollit vers la patience et l'indifférence ; on le voit dans chaque particulier et dans les nations entières, Voltaire, Mœurs, 138. Il mollissait contre ma résistance, Rousseau, Hél. VI, 3. D'autres amis plus fermes, plus jaloux de mon honneur philosophique, m'exhortaient à ne pas mollir, Marmontel, Mém. VIII.
  • 5 V. a. Terme de marine. Diminuer la raideur d'un câble ou d'une manœuvre quelconque, en la faisant filer.

    Mollir la barre du gouvernail, la rapprocher de l'axe du bâtiment.

HISTORIQUE

XVIe s. Un mesme soleil mollit la cire et endurcit la fange, Yver, p. 622.

ÉTYMOLOGIE

Génev. mouler, se comporter lâchement, caponner ; du lat. mollire, rendre mou, de mollis, mou.