« novateur », définition dans le dictionnaire Littré

novateur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

novateur, trice

(no-va-teur, tri-s')
  • 1 S. m. et f. Celui, celle qui innove. En général, tout novateur est artificieux, Bossuet, 2e instruct. past. § 111. Il y a longtemps qu'on a dit que les disciples des novateurs se croient en droit d'innover, à l'exemple de leurs maîtres, Bossuet, Variat. II, § 6. Et encore qu'il semble que les novateurs aient voulu retenir les esprits en les renfermant dans les limites de l'Écriture sainte, Bossuet, Reine d'Anglet. Toutes ces sortes de gens déclamèrent avec beaucoup d'emportement contre les religieuses de Port-Royal, les traitant de folles, d'embéguinées, de novatrices, de schismatiques même, Racine, Port-Royal. Ils appellent indifféremment du nom odieux de novateur les hérétiques et les nouveaux philosophes, Malebranche, Rech. vér. II, II, 3. Ces hérétiques se disaient enfants de la primitive Église, et on les appelait novateurs ; ainsi on ne pouvait convenir des qualités, Voltaire, Fragm. sur l'hist. art. XXII. Au tort d'être étranger, d'être novateur et d'avoir des succès et de la vogue, il joignait celui d'avoir établi l'inoculation, contre laquelle toutes les espèces de préjugés semblaient s'être réunis, Condorcet, Tronchin. Dangereux novateur, par son cruel système, Il veut du ciel désert chasser l'Être suprême, Gilbert, Le 18e s. Que ceux qui croient toujours l'État ébranlé, si l'on touche à leurs priviléges, me traitent de novateur dangereux…, Mirabeau, Collection, t. I, p. 70. Plus d'un Mathieu Garo s'érige en novateur, Delille, Pitié, I.
  • 2 Adj. Un esprit novateur. Des opinions novatrices. Encouragés par l'ardeur d'un ministère novateur à courir après les changements, Bachaumont, Mém. secr. t. XXXVI, p. 161. En France le pouvoir était souverain, illimité ; mais l'opinion était singulièrement libre et novatrice, Villemain, Litt. fr. 18e siècle, 2e part. 2° leçon.

HISTORIQUE

XVIe s. Grand cas, si tout ce qui ne revient pas au goust de ces novateurs doit estre tenu pour fable, Saint François de Sales, dans le Dict. de DOCHEZ.

ÉTYMOLOGIE

Lat. novatorem, de novare, rendre nouveau, qui vient de novus (voy. NEUF). On disait, dans l'ancienne langue, nouveleur.