« parler.2 », définition dans le dictionnaire Littré
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parler [2]
- 1L'infinitif de parler pris substantivement.
Comme un homme insensé qui s'emporte au parler
, Régnier, Élég. II.Partageons le parler au moins, ou je m'en vais
, Molière, le Dép. II, 7.Le parler peu a toujours été très recommandable
, Marguerite de Navarre, BUFFET, Observ. p. 97, 1668.Le trop parler est l'une des grandes incommodités qui puissent troubler les douceurs de la société
, Marguerite de Navarre, ib. p. 98. - 2Manière de parler.
Ainsi, dans les dangers qui nous suivent en croupe, Le doux parler ne nuit de rien
, La Fontaine, Fabl. III, 12.L'affectation dans le geste, dans le parler et dans les manières est souvent une suite de l'oisiveté, ou de l'indifférence
, La Bruyère, XI.Elle a le maintien moins libre et le parler plus timide, depuis qu'elle n'entend plus le mot d'amant sans rougir
, Rousseau, Ém. v.Le doux parler nous plaît ; et, toujours redouté, L'homme le plus bruyant est le moins écouté
, Delille, Convers. III.Avoir son franc parler, s'être mis sur le pied de dire ce qu'on pense.
Puisque les choses sont ainsi, je prétends moi aussi avoir mon franc parler, et, à l'exception des choses et des personnes auxquelles je dois respect, je dirai mon avis sur le reste
, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 27 fév. 1765. - 3Patois ou accent particulier de province. Le parler picard.
Les habitants de Langres ont de l'esprit, de l'éducation, de la gaieté, de la vivacité et le parler traînant
, Diderot, Mém. t. III, p. 175, dans POUGENS. - 4 Terme de palais. Parler sommaire, instruction faite sommairement devant un rapporteur.
PROVERBE
Beau parler n'écorche la langue, ou jamais beau parler n'écorche la langue, c'est-à-dire Il ne coûte rien de parler honnêtement, civilement.
HISTORIQUE
XIIe s. Ses ieux, son vis [visage], qui de joie sautele, Son aler, son venir, Son beau parler et son gent maintenir
, Couci, XVIII.
XIIIe s. Biaus parler ha partout mestier [besoin] ; L'on n'a pas amis par tencier [en grondant]
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 247. Fisicien [les médecins] me dient que la clarté m'empire [me rend plus malade], Et le parler aussi
, Berte, LXXXVIII. Icis venirs, icis alers, Icis veilliers, icis parlers, Font ces amans sous lor drapiaus Durement ameigrir lor piaus
, la Rose, 2558.
XIVe s. Si comme ceux qui en lour parler dient par inavertance aucune chose dont il ne se prenoient garde
, Oresme, Eth. 62. Car bel parler souvent refraint un cœur felon
, Guesclin. 20903.
XVe s. Plaisant parler gouverné par sagesse
, Orléans, Bal. 9. Il lui convint souffrir, fust à bon gré ou autrement, les parlers du monde
, Monstrelet, I, ch. 24.
ÉTYMOLOGIE
Parler 1.