« raffinement », définition dans le dictionnaire Littré

raffinement

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raffinement

(ra-fi-ne-man) s. m.
  • 1Action de rendre plus fin, plus pur. Ce qui est une des causes de la distribution et peut-être aussi du raffinement des esprits [animaux], Bossuet, Connaiss. II, 6.
  • 2 Fig. Extrême subtilité, extrême finesse. Un événement manifeste [la ruine totale des Juifs] nous met au-dessus de tous les raffinements des chronologistes, Bossuet, Hist. II, 4. Les chagrins dévorants et l'infâme ruine, Enfants infortunés de ses raffinements [de la chicane], Boileau, Lutr. v. Toutes ses vues, toutes ses maximes, tous les raffinements de sa politique [du plénipotentiaire] tendent à une seule fin, qui est de n'être point trompé, et de tromper les autres, La Bruyère, X. Faut-il tant de raffinement pour savoir que le monde est un guide trompeur ? Massillon, Carême, Salut. Je vous dis ici le secret d'un métier où j'ai vieilli ; je vous en fais voir les raffinements, Montesquieu, Lett. pers. 57. Quand on voit, chez le plus heureux peuple du monde [les Suisses], des troupes de paysans régler les affaires de l'État sous un chêne et se conduire toujours sagement, peut-on s'empêcher de mépriser les raffinements des autres nations, qui se rendent illustres et misérables avec tant d'art et de mystère ? Rousseau, Contr. soc. IV, 1.
  • 3Excès de recherche en certaines actions, en certaines habitudes. Tous les raffinements dont nous nous servons pour couvrir nos tables, suffisent à peine à nous déguiser les cadavres qu'il nous faut manger pour nous assouvir, Bossuet, Hist. II, 1. La fausse modestie est le dernier raffinement de la vanité, La Bruyère, XI. On y supplée par mille raffinements à la simplicité des mets dont il faut user, Massillon, Carême, Jeûne. Voilà où vous en êtes, vous qui prétendez que rappeler les coutumes à la règle est un raffinement insensé, Massillon, Carême, Salut. Apprenez que mon maître est, en fait de tendresse, Plein de raffinement et de délicatesse, Destouches, Irrésolu, III, 54. On était barbare en cérémonie chez les peuples chrétiens occidentaux, et ce raffinement d'inhumanité n'a jamais été connu que d'eux, Voltaire, Mœurs, 94. Le fils [de Crébillon], dans des romans pleins d'esprit et dictés par une connaissance profonde de tous les replis honteux du cœur humain, a tracé du pinceau le plus délicat et le plus vrai les raffinements, les nuances, et jusqu'aux grâces de nos vices, D'Alembert, Éloges, Crébillon. Le raffinement le plus odieux du despotisme est de diviser ses esclaves, Raynal, Hist. phil. IV, 21.

ÉTYMOLOGIE

Raffiner.