« recteur », définition dans le dictionnaire Littré

recteur

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recteur [1]

(rè-kteur) s. m.
  • 1Celui qui dirige, régit. Le pape peut être appelé le recteur de l'Église universelle, parce qu'en vertu de sa primauté, il a une inspection générale sur l'Église universelle, Dumarsais, Lib. égl. gall. part. II, max. 8.
  • 2Autrefois, chef d'une université. …Marchant à pas comptés, Comme un recteur suivi des quatre facultés, Boileau, Sat. III. Charles Rollin, ancien recteur de l'université et professeur royal, est le premier homme de l'université qui ait écrit purement en français pour l'instruction de la jeunesse, Voltaire, Temple du Goût.
  • 3Aujourd'hui, chef d'une des académies qui composent l'université de France. Le recteur de l'académie de Bordeaux.
  • 4Il se dit dans quelques provinces, particulièrement en Bretagne, du curé d'une paroisse ; dans les lieux où le curé d'une paroisse s'appelle recteur, on nomme curé celui qui est dit ailleurs vicaire. Il vint une grande assemblée de recteurs pour assister à la cérémonie de notre chapelle [aux Rochers près Vitré], Sévigné, 15 déc. 1675.
  • 5Titre que les jésuites donnaient aux supérieurs de leurs colléges.

    On donne aussi, dans plusieurs couvents, communautés et hôpitaux, le nom de recteur à ceux qui gouvernent la maison.

HISTORIQUE

XIVe s. Suy les diex conduiseurs et retteurs, qui jadis signifierent que ton chief [tête] auroit clarté royal, Bercheure, f. 20, verso.

XVe s. Le roi manda le recteur et les maistres et docteurs de l'université de Paris, Froissart, II, II, 48.

XVIe s. Les tyrans spirituels, qui contrefont les evesques et recteurs des ames, Calvin, Instit. 927. Titus fut eleu juge et recteur des jeux, Amyot, Flamin. 23. J'ay veu en mon temps cent artisans, cent laboureurs plus sages et plus heureux que des recteurs de l'université, et lesquels j'aimerois mieulx ressembler, Montaigne, II, 207. S'il [un testament] est faict durant la maladie, ou par personne qui ne sache signer, sera requis qu'il soit signé du recteur [curé] de la paroisse et d'un notaire, Coust. génér. t. II, p. 790.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. rector ; port. reitor ; ital. rettore ; du lat. rectorem, de regere (voy. RÉGIR).