« restaurateur », définition dans le dictionnaire Littré

restaurateur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

restaurateur, trice

(rè-stô-ra-teur, tri-s') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui restaure, répare.

    Restaurateur de tableaux, artiste, ouvrier dont la profession est de réparer de vieux tableaux.

  • 2Celui, celle qui rétablit, refait, en parlant de villes, de monuments. Gênes, célèbre du temps des Romains, regardait Charlemagne comme son restaurateur ; cet empereur l'avait rebâtie, quelque temps après que les Goths l'avaient détruite, Voltaire, Mœurs, 43.

    Il se dit des compagnies, des établissements qu'on remet sur pied. Il [Fléchier] fut le restaurateur et presque le second fondateur de l'Académie qui subsiste encore à Nîmes, D'Alembert, Éloges, Fléchier. Iphitus de l'Élide, législateur de sa patrie, restaurateur des jeux olympiques, VIIIe siècle avant J. C. Barthélemy, Anach. t. VII, table 5.

  • 3 Fig. Celui, celle qui rétablit, remet en vigueur. Il fut le restaurateur de cette observance, Patru, Plaidoyer 15, dans RICHELET. Fais donc, et je te voue un temple magnifique Comme au restaurateur des affaires d'Afrique, Mairet, Sophon. III, 3. La gloire de restaurateur du public fut sa première idée [de M. le Prince], celle de conservateur de l'autorité royale fut la deuxième, Retz, II, 179. Nous croyons voir que vous serez la restauratrice de cette maison de Grignan, Sévigné, à Mme de Grignan, 21 juin 1671. Ce fut la vénérable mère Françoise… que nous pouvons appeler la restauratrice de la règle de Saint-Benoît et la lumière de la vie monastique, Bossuet, Anne de Gonz. Le grand Galilée, le restaurateur et la victime de la raison en Italie, ce premier maître de la philosophie que Descartes eut le malheur de ne citer jamais, Voltaire, Irène, Lettre. Ce sont deux esprits originaux [Thompson et Young] que je choisis, deux de ces hommes que je vais tout à l'heure signaler comme les restaurateurs de la poésie anglaise, Villemain, Littér. du XVIIIe siècle, 2e partie, 2e leçon.
  • 4 S. m. Celui qui donne chez lui des repas (déjeuners, dîners, soupers) par portions et pour des prix convenus. Un restaurateur est celui dont le commerce consiste à offrir au public un festin toujours prêt, et dont les mets se détaillent à prix fixe sur la demande du consommateur, Brillat-Savarin, Physiol. du goût, Médit. XXVIII.

SYNONYME

TRAITEUR, RESTAURATEUR. Le traiteur est proprement celui qui prépare et porte en ville ce qu'on lui a commandé. Le restaurateur reçoit les consommateurs chez lui, et leur offre ce qu'il a Dans les petites villes, il y a plutôt des traiteurs. Dans les grandes, le restaurateur est en même temps traiteur.

HISTORIQUE

XIIe s. Or est la joie trespassée, Que l'om aveit de vos [vous] menée ; Kar de ceo fuissez restoriere Que l'om perdi en vostre pere, Benoit de Sainte-Maure, II, 13989.

XVe s. Ha ! seigneurs, ne vous deconfortez mie pour monseigneur que nous avons perdu ; ce n'estoit qu'un seul homme ; veez ci mon petit enfant, qui sera, si Dieu plaist, son restorier, Froissart, I, I, 158.

XVIe s. Au lieu de dire le Bearnois et le bastard, ils [les prêcheurs de la Ligue après le triomphe d'Henri IV] le nommoient restaurateur et noble present du ciel, D'Aubigné, Hist. III, 287.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. restauraire, restaurador ; espagn. restaurador ; ital. restauratore, ristoratore ; du lat. restauratorem, de restaurare, restaurer. En français restauriere, en provençal restauraire est le nominatif (du lat. restaurátor) ; restaurateur, restaurador est le régime (du lat. restauratórem).