« restaurer », définition dans le dictionnaire Littré

restaurer

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

restaurer

(rè-stô-ré) v. a.
  • 1Réparer, rétablir, en parlant des ouvrages d'architecture, de sculpture, de peinture. Restaurer une église, une statue, un tableau. Pour restaurer, je le crois hors d'usage, bien que M. Richelet l'emploie dans son Dictionnaire, où il dit : restaurer une figure de bronze ou de marbre ; car ce pourrait être en cette occasion un terme d'art, Vaugelas, Nouv. Rem. observ. de M.***, p. 121, dans POUGENS.

    Il se dit aussi de livres en un sens analogue. Vous [Juifs] vous étiez idolâtres sous vos rois, vous n'avez été fidèles à un seul Dieu qu'après qu'Esdras eut restauré vos livres, Voltaire, Dict. phil. Juifs.

  • 2Remettre en bon état, en vigueur. Restaurer les forces, la santé. Remède qui restaure l'estomac. Il [Ch. de Sévigné] voulait que Pecquet le restaurât ; il disait les plus folles choses du monde, et moi aussi c'était une scène digne de Molière, Sévigné, 37.
  • 3 Fig. Il se dit des lettres, des lois, de la discipline, du commerce et choses analogues auxquelles on rend leur première vigueur. Restaurer l'État, les arts, les lettres, le commerce.
  • 4Remettre sur le trône une dynastie qui en est tombée. En Angleterre, Monk restaura les Stuarts. Je ne vous demanderai point les frais, comme on m'a fait ; c'est une vilenie de mes alliés ; au contraire, en vous restaurant, je vous donnerai de l'argent, ainsi qu'à vos sujets, tant que vous en voudrez, Courier, Pièce diplomatique.
  • 5Se restaurer, v. réfl. Rétablir ses forces par une bonne nourriture. Quel spectacle charmant de vous voir appliquée à votre santé, à vous reposer, à vous restaurer ! Sévigné, à Mme de Grignan, 22 nov. 1679. M. Mansart… ne respire que de se restaurer des extrêmes évacuations de Vichy, Sévigné, 7 oct. 1687.

HISTORIQUE

XIIe s. Li religius prince, qui volt bonté amer, Deit noveles iglises drescier et alever, Celes qui sont chaües [tombées] e creistre e restorer, Th. le mart. 73. Que les leis qui estoient abatues fussent restorées od [avec] l'aide de nostre seignor, Machab. II, 2.

XIIIe s. Que tout lor dommage leur seront restorei souffisamment, Tailliar, Recueil, p. 327. Cil rois Cyrus delivra de la prison les Juis por restorer le temple, Latini, Trésor, p. 52. Se on demande comment ces eures qui ja sont trespassées puent [peuvent] estre restorées por faire un jor el quart an…, Comput, f. 6. Qui piert un si preudome come il est, chou [ce] est damages sans restaurer [réparer], H. de Valenciennes, IV.

XIVe s. Si li jeu n'estoient par grant magnificence restauré, Bercheure, f° 40.

XVIe s. Il convient de discourir du moyen de restaurer ces vieilles ruines, Lanoue, 234. Je fis des mots nouveaux, je restauray les vieux, Ronsard, 974.

ÉTYMOLOGIE

Prov. et esp. restaurar ; ital. restaurare, ristorare ; du lat. restaurare, de re, et le primitif staurare, fortifier ; comparez le sanscr. sthura, fort.