« séduction », définition dans le dictionnaire Littré

séduction

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séduction

(sé-du-ksion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Action par laquelle on séduit. Séduction de témoins. La séduction que le serpent fit à ève, Bossuet, Déf. de la trad. et des saints Pères, VIII, 23. Il est une autre sorte de violence, qui n'en a ni le nom ni l'extérieur, mais qui n'en est pas moins dangereuse, je veux dire la séduction, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 428, dans POUGENS.
  • 2Attrait, agrément attaché à certaines personnes. La plus dangereuse de vos séductions est de n'en point employer, Rousseau, Hél. I, 13. Pour échapper à sa séduction, Alcibiade et Critias prirent enfin le parti d'éviter sa présence [de Socrate], Barthélemy, Anach. ch. 67.

    Attrait, agrément attaché à certaines choses. Les séductions des plaisirs. La séduction de son style, de son regard. Ces séductions Qui vont au fond des cœurs chercher nos passions, Voltaire, Adél. III, 3. La palatine m'introduisit dans son boudoir, où tout respirait la séduction et la grâce, Reybaud, Jér. Paturot, II, 16.

    Au pluriel. Influences fâcheuses. Dirai-je que l'empereur Antonin est encore au-dessus d'Épictète, parce qu'il triompha de plus de séductions, et qu'il était bien plus difficile à un empereur de ne se pas corrompre qu'à un pauvre de ne pas murmurer ? Voltaire, Phil. Ignor. 45. Vous ne connaissez pas, ignorez-le toujours, Quelles séductions habitent dans les cours, P. Lebrun, Marie St. II, 2.

HISTORIQUE

XIIe s. [un roi] …del regne nos a sevrez, E fors chaciez en traïson, Par sa laide seduction, Benoit de Sainte-Maure, II, 1697. De si laide seduction [perfidie] E de si mortau traïson Fu grant merveille…, Benoit de Sainte-Maure, II, 32686.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. seduction ; espagn. seduccion ; ital. seduzione ; du lat. seductionem, de seducere (voy. SÉDUIRE).