« séducteur », définition dans le dictionnaire Littré

séducteur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

séducteur, trice

(sé-du-kteur, ktri-s') s. m. et f.
  • 1Celui, celle qui séduit, qui fait tomber en erreur ou en faute. C'est à lui [le corps] principalement que l'âme s'en prend, comme à son plus dangereux séducteur, Bossuet, la Vallière. Te voilà, séducteur, De ligues, de complots pernicieux auteur, Qui dans le trouble seul as mis tes espérances, Racine, Athal. V, 5. De ma faible jeunesse infâme séducteur, Voltaire, Fanat. V, 2. Habile séductrice, Lemercier, Frédég. et Br. II, 3.

    Fig. L'or est d'un grand secours pour acheter un cœur ; Ce métal, en amour, est un grand séducteur, Regnard, le Joueur, II, 2.

    Absolument. Celui qui corrompt l'innocence, la vertu des filles ou des femmes. Le Séducteur amoureux, titre d'une comédie. Vous, séducteur renommé de tant de femmes, Genlis, Vœux téméraires, t. II, p. 222, dans POUGENS.

  • 2 Adj. Un talent séducteur. Des charmes séducteurs. C'est pourtant ce qu'Aricie ose dire dans le sujet tragique de Phèdre ; mais elle le dit dans des vers si séducteurs, qu'on lui pardonne ces sentiments d'une coquette de comédie, Voltaire, Dict. phil. Style, 1.

    L'esprit séducteur, le démon. Voilà comment cet esprit séducteur s'insinue, comment il introduit le péché dans les âmes, Bourdaloue, 5e dim. après l'Épiph. Dominic. t. I, p. 218.

HISTORIQUE

XIIe s. …Et alaitai Jhesum christum, nostre seignor, Qu'il teneient por seduitor, Wace, Vierge Marie, p. 71.

XIVe s. Multitude deceue par aucuns faulz seducteurs, Oresme, Thèse de MEUNIER.

XVIe s. …Qui autrement diroit, Seroit menteur et seducteur inique, Marot, I, 269.

ÉTYMOLOGIE

Lat. seductorem, de seducere (voy. SÉDUIRE).