« sifflement », définition dans le dictionnaire Littré

sifflement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sifflement

(si-fle-man) s. m.
  • 1Bruit fait en sifflant. Il nous étourdit par ses sifflements continuels.
  • 2Certain bruit qu'on fait en respirant avec peine. Dans l'asthme, la respiration est souvent accompagnée d'un sifflement.
  • 3Bruit aigu que quelques animaux font en soufflant. Le sifflement des oies, des merles, des serpents. Leur cri est une espèce de sifflement aigu, qu'ils ne font entendre que rarement, Buffon, Ois. t. I, p. 183.
  • 4 Par analogie. Bruit aigu du vent ou d'une flèche, d'une pierre lancée avec force. Et les vents, échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs [des mânes] d'horribles sifflements, Rousseau J.-B. Cantate, Circé. Le roi, qui n'avait jamais entendu de sa vie de mousqueterie chargée à balle, demanda au major général Stuart, qui se trouva auprès de lui, ce que c'était que ce petit sifflement qu'il entendait à ses oreilles, Voltaire, Charles XII, 2. Le sifflement des fouets dans l'air au loin gémit, Delille, Én. VI. Quoique la chaux dégage beaucoup de chaleur avec l'eau, la potasse, la soude, la baryte et la strontiane en dégagent probablement plus encore… c'est pourquoi, lorsqu'on verse de l'eau sur ces oxydes, il en résulte un sifflement plus fort qu'avec la chaux, Thenard, Traité de chimie, t. II, p. 166, dans POUGENS.
  • 5Il se dit des articulations, des prononciations sifflantes. Il [Pope] a réduit les sifflements aigus de la trompette anglaise aux sons doux de la flûte, Voltaire, Dict. phil. Pope.
  • 6Improbation manifestée par des coups de sifflet. Tous ceux qui passeront au travers d'elle [Jérusalem], lui insulteront, avec des sifflements et des gestes pleins de mépris, Sacy, Bible, Sophonie, II, 15. Mais je voudrais qu'on cherchât tout d'un temps (La question n'est pas moins belle) Qui du fade Boyer ou du sec la Chapelle Excita plus de sifflements, Boileau, Épigr. XX. Mais quand il se promet des applaudissements, L'air soudain retentit d'horribles sifflements, Delille, Paradis perdu, X.

HISTORIQUE

XIIe s. Et après la commotion fous [feu], et el fou n'est mie li sires [le Seigneur], et après le fou un schieulement d'une tenue ore [souffle], Job, 487.

XVe s. Les antaynes… Proe qui fend les undes… Committre [comites] y sunt, qui font maint sifflement, Deschamps, Poés. mss. f° 215.

XVIe s. Quand on avoit les armes sur le dos, et ouy le sifflement des harquebuzades, Lanoue, 588. …Dont s'ensuivit grand flux de sang, et un chifflement par ladite trachée artere, Paré, VIII, 30. D'un sifflement aigu l'orage tournoyant, Du Bellay, J. VI, 56, recto.

ÉTYMOLOGIE

Siffler.