« soudard », définition dans le dictionnaire Littré

soudard

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

soudard ou soudart

(sou-dar ; le t ou le d ne se lie pas) s. m.
  • Terme familier. Homme qui a longtemps servi à la guerre et qui en a les habitudes ; il se prend en mauvaise part, soit par moquerie, soit pour exprimer la grossièreté ou la barbarie. Ta maison et tes biens saccagés des soudards, Régnier, Épit. I. Onc ne fut un meilleur soudart, Scarron, Virg. v. Le drôle fit un trait de franc soudart ; Car aux faveurs d'une belle il eut part, Sans débourser, escroquant la chrétienne, La Fontaine, Femme avare. Après cela, ne vous figurez pas que je sois un soudard sans âme, comme vous paraissez le croire, Ch. de Bernard, la Femme de quarante ans, § 3.

    Fig. Tous les amours y mettent [dans mon gîte] garnison ; En vrais soudards ils y faisaient esclandre, Béranger, Métemps.

HISTORIQUE

XVe s. Ne soyons point si vilains et hagards, Que de laisser ce bon vin auz souldards Qui nous font tant d'outrage, Basselin, LII. Je ne congnois où je puisse servir, L'arriere ban a fait crier vieillesse, Las ! fauldra il son soudart devenir ? Orléans, Ball. 84.

XVIe s. À ces mots de Pluton, on voit de toutes parts Sortir du creux manoir les plus braves soldarts, Desportes, Rodomont. Il distribua à ses soudards les terres conquises sur les ennemis, Amyot, Rom. 42. Ses propos [d'un bravache] seront à l'equipolent ; car un homme est mort, si ce soudard courroucé l'a seulement regardé de travers, Lanoue, 194.

ÉTYMOLOGIE

Solde, et la finale ard souvent péjorative ; picard, seudard, souderd.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

SOUDARD. - HIST. Ajoutez : XIVe s. Chascun de ses souldars [de Jacques d'Artevelle] avoit pour jour quatre gros de Flandres pour ses fraiz et pour ses gages, J. le Bel, Vrayes chroniques, t. I, p. 128.