« souffleter », définition dans le dictionnaire Littré

souffleter

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souffleter

(sou-fle-té. Le t se double quand la syllabe qui suit est muette : il soufflette, il soufflettera) v. a.
  • 1Donner un soufflet à quelqu'un. Ainsi je crois, monsieur, qu'un soufflet qui se donne D'une main attachée à choisir la personne, Offense beaucoup plus que quand le souffletant S'emporte à souffleter sans connaître…, Hauteroche, Nobles de province, IV, 5. Elle avait au bout de ses manches Une paire de mains si blanches, Que je voudrais en vérité En avoir été souffleté, Scarron, Poés. div. Œuvr. t. VII, p. 139, dans POUGENS. On le veut lier [Jésus], il présente les mains ; on le veut souffleter, il tend les joues, Bossuet, 1er sermon sur la passion, II. Depuis la veille du dimanche des Rameaux jusqu'à la seconde fête de Pâques, il était permis dans la ville de Béziers de souffleter tous les juifs qu'on rencontrait, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvr. t. v, p. 370, dans POUGENS.

    Absolument. Et moi, je ne crois pas Qu'il soit digne du peuple en qui Dieu se reflète De joindre au bras qui tue une main qui soufflette, Hugo, Voix, II.

  • 2 Fig. Faire insulte à. Souffleter le bon sens, la raison.

HISTORIQUE

XVIe s. Callicles, en Platon, dit l'extremité de la philosophie estre dommageable… qu'elle rend un homme sauvage et vicieux… propre à estre impunéement souffletté, Montaigne, I, 225. Or comme un feu qui aux buissons se prend, Puis soufleté par les vents se respand De tous costez trouvant pasture preste, Ronsard, 740.

ÉTYMOLOGIE

Soufflet. Ronsard l'a pris au sens propre de souffler.