« surnaturel », définition dans le dictionnaire Littré

surnaturel

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

surnaturel, elle

(sur-na-tu-rèl, rè-l') adj.
  • 1Qui est au-dessus de la nature. Que si les choses naturelles la surpassent [la raison], que dira-t-on des surnaturelles ? Pascal, Pens. XIII, 1, édit. HAVET. Quels progrès sainte Thérèse ne fit elle pas, lorsque Dieu lui fit goûter ces douceurs et ces délices surnaturelles qui sont les effets de sa bonté et de son amour ? Fléchier, Panég. Ste Thérèse. Tout cela [que la mer a couvert les montagnes] n'est-il pas d'une impossibilité démontrée, et n'est-ce pas l'histoire surnaturelle plutôt que la naturelle ? Voltaire, Colimaçons, 3.

    Vérités surnaturelles, celles que l'on ne connaît que par la foi.

    Êtres surnaturels, les esprits, les génies, les anges, les démons. Rien n'est plus inutile, à mon avis, que le mélange des êtres surnaturels avec les hommes, Marmontel, Œuvres, t. VII, p. 295.

  • 2 Par exagération. Extraordinaire, fort au-dessus du commun. Si c'est un aveuglement surnaturel de vivre sans chercher ce qu'on est, c'en est un terrible de vivre mal en croyant Dieu, Pascal, Pens. XXIV, 57 bis. Les yeux de celle qui le prononça [un discours] brillaient d'un feu surnaturel, Rousseau, Hél. VI, 11. Un mouvement surnaturel, un sentiment plus fort que ma raison me maîtrise et m'entraîne, Genlis, Théât. d'éduc. Amant anonyme, V, 11.
  • 3Qui n'a pas de naturel, de simplicité. J'ai vu deux fois ce comte [de Guiche] chez M. de la Rochefoucauld ; il me paraît avoir bien de l'esprit, et il était moins surnaturel qu'à l'ordinaire, Sévigné, 15 janv. 1672.
  • 4 S. m. Le surnaturel, ce qui est au-dessus de la nature. On peut distinguer l'ordre surnaturel du naturel en plusieurs manières ; car on peut dire que le surnaturel a rapport aux biens futurs, Malebranche, Rech. vér. éclairc. l. VI, t. IV, p. 288, dans POUGENS. Je n'aime pas le surnaturel, dit Zadig ; les gens et les livres à prodiges m'ont toujours déplu, Voltaire, Zadig, 14. Le merveilleux, c'est le surnaturel auquel le poëte ne croit pas, Lévêque, Science du beau, t, II, p. 208.

HISTORIQUE

XVIe s. Toutes vertus les font fleurir [les femmes], Et seigneurir Par œuvres supernaturelles, Marot, J. V, 303. Une estreinte divine et supernaturelle, Montaigne, II, 147.

ÉTYMOLOGIE

Sur 1, et naturel.