« vaciller », définition dans le dictionnaire Littré

vaciller

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vaciller

(va-sil-lé) v. n.
  • 1N'être pas bien ferme. Cette table vacille. [Dans la vieillesse] les puissances musculaires perdent leur équilibre, la tête vacille, les jambes sont chancelantes…, Buffon, Hist. nat. hom. Œuv. t. IV, p. 361.

    Par extension. Une lumière, une clarté qui vacille. Le cerveau des enfants est comme une bougie allumée dans un lieu exposé au vent ; la lumière vacille toujours, Fénelon, Éduc. filles, 5. C'en est donc fait : déjà la perfide espérance Laisse de mes longs jours vaciller le flambeau, Gilbert, le Poëte malheureux.

  • 2Il se dit de la langue, quand on a de la peine à prononcer ou qu'on prononce un mot pour un autre. Moi qui n'aime à débattre en ces fadaises-là, Un temps, sans lui parler, ma langue vacilla, Régnier, Sat. VIII.
  • 3 Fig. Devenir faible, peu sûr, en parlant de certaines facultés de l'âme. Il conjurait ses enfants de l'avertir de bonne heure, quand ils verraient sa mémoire vaciller ou son jugement s'affaiblir, Bossuet, le Tellier. Quand la mémoire vacille, la langue balbutie, Rousseau, Ém. I.
  • 4 Fig. Être incertain, irrésolu. Nos résolutions ne vacillent plus ; la mort ou plutôt la grâce de la persévérance finale, a la force de les fixer, Bossuet, Duch. d'Orl. Si l'ivresse de quelque passion m'eût fait vaciller encore, j'aurais fait autant de chutes que de faux pas, Rousseau, Hél. IV, 12. Si le glaive de la loi ne se promène pas indifféremment partout, s'il vacille, s'il s'élève ou s'abaisse selon la tête qu'il rencontre dans son passage, la société est mal ordonnée, Raynal, Hist. phil. VI, 13.

    Vaciller dans ses réponses, répondre tantôt d'un manière, tantôt de l'autre.

    Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

XIVe s. Il [les Veiens] envaïrent fortement la bataille romaine vacillante et doubteuse, Bercheure, f° 86. Vous veez que il doubtent et vacillent plus que il ne resistent, Bercheure, f° 71. Le neiz [coupé en partie et retenu par un bandage] vacillera ou se remuera, H. de Mondeville, f° 58.

XVe s. [Saint Louis] Vrais justiciers sanz vaxiller, Les choses fist à droit aler, Deschamps, Miroir de mariage, p. 123. Et les yeulx de ta pensée interieure vacillent en l'election des choses differentes, Jehan Lemaire, Pallas parlant à Paris.

XVIe s. Le sens et l'entendement de l'homme, s'il n'est bien confirmé et fortifié par la raison, vacille facilement, Amyot, Timol. 8. À peine cessa il de vaciller et trembler de peur, lors que son eloquence estoit ja parvenue à sa fleur, Amyot, Cicér. 44.

ÉTYMOLOGIE

Prov. vacillar, vassillar ; esp. vacilar ; ital. vacillare, vagellare ; du latin vacillare.