« voirie », définition dans le dictionnaire Littré

voirie

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

voirie

(voi-rie) s. f.
  • 1Partie de l'administration publique qui a pour objet la police des rues, des chemins, l'alignement et la solidité des édifices, etc.

    Grande voirie, celle qui s'occupe des grandes voies de communication.

    Terme de féodalité. Charge héréditaire de certains fonctionnaires qui devaient veiller à la sûreté des routes.

  • 2En administration et en hygiène publique, dépôt des débris que fournissent les villes. Il ne voulut jamais qu'il [son cheval] fût à la voirie, Boursault, Lett. nouv. t. II, p. 294, dans POUGENS. C'était dans cette vallée [Tophet] qu'on précipitait le bouc émissaire ; c'était la voirie où l'on laissait pourrir les charognes des suppliciés, Voltaire, Dict. phil. Tophet. Louis XIV avait eu bien de la peine à empêcher que celui [Molière] qui était supérieur à Plaute et à Térence ne fût jeté à la voirie, Voltaire, Lett. Champfort, 27 sept. 1769. Il ne faut pas être jeté à la voirie, comme j'y ai vu jeter la pauvre Lecouvreur, D'Alembert, Lett. au roi de Prusse, 1er juillet 1778.
  • 3 Par extension. Débris d'animaux morts, ordures. Ces froides horreurs de l'enfer, Cette nuit, ces vieux lits de fer Où se vont coucher les Furies, Ce gros chien qui jappe au portal, Ces grandes plaines de voiries Sont leur éternel hôpital, Théophile, Œuvr. 1re part. p. 29. Ce fut un grand travail que de dessécher ce cloaque [Marly] de tous les environs qui y jetaient toutes leurs voiries, Saint-Simon, 410, 152. Le loup dévore les voiries les plus infectes, Buffon, Morc. choisis, p. 235.

    Terme de boucherie. Toutes les ordures et tout ce qui ne vaut rien de la bête tuée. Mettre la voirie dans les baquets.

    Fig. et très familièrement. Personne digne de tout mépris, d'être jetée à la voirie. Qui nous a fait recevoir parmi nous Cette voirie ? La Fontaine, Psaut.

HISTORIQUE

XIIIe s. Aucun sont qui ont justice ez quemins qui vont parmi lor terre et parmi l'autrui, et ce sont cil qui ont lor voierie, le [la] quele il tiennent de segneur en fief et en homage, Beaumanoir, XXV, 5.

XIVe s. Nul mesureur en faisant son dit office ne pourra entreprendre sur les voiries, sur peine de dix sols, mais les garder toujours en largeur, c'est assavoir les voiries du roy de seize ou dix-huit pieds du moins, et les autres selon l'ancien usage, et pareillement les sentiers à pied et à cheval, Ordonn. des rois, t. II, p. 381. Ladite chambre deffent… de jetter ou faire jetter en la riviere de Seine sur le quai ou bord d'icelle… aucunes ordures et immondices, et de y faire voirie sur peine de bannissement de ce royaume, ib. p. 386.

XVIe s. Comme ils furent en un petit pont de voirie, qui depuis a esté changé, Fervacques commença tel langage, D'Aubigné, Mémoires, p. 34. Il ne faut faire sa demeure près des cemetieres, ny près des voiries, escorcheries, etc. Paré, XXIV, 10. Nous mesmes, qui sommes de la voierie du peuple…, Montaigne, IV, 197. L'ordure et la voirie du monde, Charron, Sagesse, p. 562, dans LACURNE. Les seigneurs ayant seulement basse justice fonciere et simple voierie qui est tout un, Coust. gén. t. II, p. 118.

ÉTYMOLOGIE

Voie.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

VOIRIE. Ajoutez :
4Cour, dite aussi coche (voy. ce mot au Supplément), placée dans les abattoirs et destinée à recevoir la vidange des estomacs et des intestins des animaux.