« voisinage », définition dans le dictionnaire Littré

voisinage

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voisinage

(voi-zi-na-j') s. m.
  • 1 Terme collectif. Les voisins. Ah ! je devais du moins lui jeter son chapeau… Faire au larron d'honneur crier le voisinage, Molière, Sgan. 16. Il est, parbleu ! grand jour ; déjà de leur ramage Les coqs ont réveillé tout notre voisinage, Regnard, le Joueur, I, 1.

    Les lieux voisins. La grêle a désolé tout mon voisinage. C'est une chose, à mon gré, très curieuse que les procès-verbaux faits juridiquement concernant tous les morts qui étaient sortis de leurs tombeaux pour venir sucer les petits garçons et les petites filles de leur voisinage, Voltaire, Dic. phil. Vampires. Je compte avec impatience les minutes qui s'écoulent jusqu'à mon retour dans ma patrie, ou du moins à son voisinage, Rousseau, Lett. à Vernes, 4 avr. 1757.

  • 2Proximité d'une localité, d'une personne, d'une chose, à l'égard d'une autre. Le voisinage du chemin de fer donne de l'importance à cette ville. C'est le voisinage de la lune qui fait paraître cet astre aussi gros que le soleil. L'amour du repos, de la solitude, le désir d'être oublié pour mourir en paix, me font redouter de me rapprocher des grandes villes où mon voisinage pourrait réveiller une sorte d'attention qui fait mon tourment, Rousseau, Lett. à M. de Mirabeau, Corresp. t. II, p. 103, dans POUGENS. Le voisinage de deux nations actives et industrieuses causait de vives inquiétudes aux Espagnols, Raynal, Hist. phil. x, 7.

    Fig. Les pénitences du P. Bourgoing l'ont souvent avancé dans le voisinage de la mort, comme pour la lui faire observer de près, Bossuet, Bourgoing. Rien n'est si dangereux pour le vrai et ne l'expose tant à être méconnu, que l'alliage ou le voisinage de l'erreur, D'Alembert, Œuv. t. I, p. 186.

  • 3 Fig. Analogie. La ressemblance du cri de cet émerillon du P. du Tertre avec le cri de notre crécerelle est encore un autre indice du voisinage de ces espèces, Buffon, Ois. t. II, p. 66.

HISTORIQUE

XIIe s. Maint bien m'a fait icil bon sire ; Li visnages le sait bien dire, Quele vie j'i al menée, Gautier D'Arras, Ille et Galeron.

XIIIe s. Et [une femme qui avait les yeux malades] aloit par soi, ja soit ce que ele veist malvesement, à l'eglise et par le visnage, Miracles St Loys, p. 175. Et cil dudit païs sont nostre proisme [nos prochains], par reson de voisinage et de nascion [naissance], Beaumanoir, Prologue.

XIVe s. Mais, sachiés, de cheste okoison Le blamoit moult tous ses vinages, Jean de Condé, t. II, p. 2.

XVIe s. Pour troubler tout un voisinage, Il ne fault point d'autre furie, Du Bellay, J. VII, 48, verso. Il y avoit tousjours entre ces deux citez, à cause de leur voisinage, quelques hargnes et quelques querelles à demesler, Amyot, Démosth. 25.

ÉTYMOLOGIE

Voisin ; wallon, voizineg ; provenç. vesiage. L'ancienne langue disait aussi voisinetet, et, au XVIe siècle, le voisiné.