« vol.2 », définition dans le dictionnaire Littré

vol

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

vol [2]

(vol) s. m.
  • 1Action de celui qui prend la chose d'autrui pour se l'approprier. Vol de grand chemin. Vol domestique. Le vol, l'assassinat, et tout ce qu'on déteste, Corneille, Poly. v, 3. Je ne saurais douter que toute la théorie des lois romaines sur le vol ne fût tirée des institutions lacédémoniennes, Montesquieu, Esp. XXIX, 13. À Rome, lorsqu'un impubère avait été surpris dans le vol, le préteur le faisait battre de verges à sa volonté, comme on faisait à Lacédémone, Montesquieu, ib. XXIX, 13. La tyrannie de mon maître [en horlogerie] finit par me rendre insupportable le travail que j'aurais aimé, et par me donner des vices que j'aurais haïs, tels que le mensonge, la fainéantise, le vol, Rousseau, Conf. I. Quiconque a soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol, Code pénal, art. 379.

    Vol simple, vol commis sans circonstances aggravantes, par opposition à vol qualifié.

    Vol qualifié, le vol commis la nuit, avec effraction, escalade ou fausses clefs, à main armée, dans une maison habitée, avec violence.

    Vol public, celui qui est fait sur les deniers publics.

    Vol au poivrier, vol pratiqué à l'aide de substances narcotiques jetées dans le verre de la victime.

    Vol au bonjour, vol pratiqué dans les chambres d'hôtel : le voleur fait semblant de s'être trompé, s'il trouve la chambre habitée.

    Vol à l'américaine, escroquerie où l'un des complices se fait passer pour Américain ; le plus souvent il s'agit d'un prétendu change de billets ou d'or pour de la monnaie.

    Vol à la tire, vol dans les poches.

    Fig. C'est trop peu de Jason… tu veux encor ma robe… Il en faut un hommage à tes divins attraits, Et des remercîments au vol que tu me fais, Corneille, Médée, IV, 1. Ce qu'il [Alceste] me rend de soins, outrage ses attraits [d'Arsinoé] ; Elle veut que ce soit un vol que je lui fais, Molière, Mis. III, 3. Je voudrais être avec vous ; je n'aime aucun lieu sans vous, et moins la Provence qu'un autre ; c'est un vol [un voyage à Marseille sans Mme de Grignan] que je regretterai, Sévigné, 1673, t. III, p. 184, édit. RÉGNIER. Dieu… Permit que, des bourreaux trompant l'œil vigilant, Josabeth dans son sein l'emportât [Joas] tout sanglant, Et, n'ayant de son vol que moi seul pour complice, Dans le temple cachât l'enfant et la nourrice, Racine, Ath. IV, 3. Ils [les devanciers] ont dit, il est vrai, presque tout ce qu'on pense, Leurs écrits sont des vols qu'ils nous ont faits d'avance, Piron, Métrom. III, 7.

  • 2La chose volée. Recéleur d'un vol. Dix mille écus ; le vol est considérable ! Molière, l'Av. v, 1. Mais voyez quelle insolence de vouloir retenir le vol qu'il m'a fait ! Molière, ib. v, 3.

    Par extension. J'ai une tragédie qui me presse ; Lefranc m'a volé mon sujet et toutes mes situations ; il s'est hâté de bâtir sur mon fonds, et est allé proposer son vol aux comédiens ; c'est voler sur l'autel, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 49.

ÉTYMOLOGIE

Voy. VOLER 1 ; provenç. vol ; espag. vuelo ; portug. vôo ; ital. volo.